La dégringolade de Babeth fait réfléchir. Comment cette ancienne directrice commerciale d’une maison d’édition, qui gagnait « entre 20 000 et 30 000 francs par mois », peut-elle aujourd’hui s’en remettre au Secours populaire pour manger ? Malgré sa douleur, visible, malgré ses interrogations sur son parcours, la sexagénaire l’assure : « Il y a toujours le côté battant qui est en moi, ma vie n’est pas finie. » Voilà justement le propos du documentaire Se battre de Jean-Pierre Duret et Andrea Santana : qu’ils soient nés dans la précarité ou tombés dedans, qu’ils boxent ou cultivent des légumes dans une entreprise d’insertion, ils n’ont d’autre choix que d’avancer. « Plus tu pleures, plus la misère vient », résume une des protagonistes. Et parce qu’aller de l’avant en de pareilles circonstances se fait difficilement seul, le documentaire rend aussi hommage aux bénévoles du Secours populaire, prêts pour certains à remuer ciel et terre pour trouver une solution. Comme auprès de cette famille de Roumains qui squatte un logement insalubre, sans électricité. « Toute ma vie, je me suis battu pour avancer. Moi, j’ai ce qu’il faut, donc j’aide un peu les autres », confie humblement un bénévole. Le film est juste, touchant, sans tomber dans les bons sentiments, et offre une immersion réaliste dans le quotidien de ces précaires aux parcours et aux réalités si différents. Quelques exemples pris parmi les millions que compte la France.
Se battre
Jean-Pierre Duret et Andrea Santana – 1 h 30 – En salles le 5 mars