Le constat n’est pas vraiment nouveau. Dans un avis adopté le 25 février (1), le Conseil économique, social et environnemental (CESE) souligne que le taux d’activité des femmes diminue avec le nombre d’enfants, surtout avec l’arrivée du troisième, et que les femmes peu diplômées, qu’elles aient ou non des enfants, peinent davantage que leurs homologues masculins à trouver un emploi et à l’exercer à temps plein. Autres facteurs du retrait des femmes du marché du travail relevés par le CESE : les contraintes pratiques et financières liées aux modes de garde des enfants et la charge de la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle qui repose quasi exclusivement sur les femmes. « La grande majorité des femmes éloignées du marché du travail le sont à leur corps défendant, insiste le CESE. Ce n’est pas tant l’attrait du congé parental qui les pousse à y recourir que les difficultés de maintien en emploi, souvent cumulatives : discriminations en lien avec la grossesse et la maternité, déficits de mode de garde adaptés, horaires de travail incompatibles… » Et face aux difficultés d’articulation des temps de vie de leurs salarié (e) s, l’implication des employeurs reste « encore timide, essentiellement sous forme d’aides financières et beaucoup moins de souplesse horaire pourtant souhaitée par les intéressé (e) s ».
Pour le Conseil économique, social et environnemental, il faut, pour lutter contre les discriminations dans l’accès à l’emploi et les parcours professionnels, privilégier deux leviers : d’une part, la mixité des formations et des métiers, et, d’autre part, la valorisation des « compétences invisibles », ces savoir-faire discrets mis en œuvre au quotidien par les femmes et qui devraient « conduire à la réévaluation du niveau de qualification d’un grand nombre d’emplois féminins ».
Autre axe majeur d’intervention, pour le CESE : développer et diversifier les modes d’accueil des enfants, « condition sine qua non pour permettre aux femmes de travailler en élevant des enfants ». Or, le manque de places d’accueil est d’environ 350 000, rappelle-t-il. Le conseil recommande notamment de prendre en considération les besoins de garde sur horaires décalés, de renforcer la préscolarisation des enfants à partir de deux ans et de développer les crèches d’entreprise. Enfin, le CESE encourage à une « gestion partagée des responsabilités entre les deux parents », qui doit « devenir un objectif des politiques familiale et sociale ». Parmi les actions préconisées : allonger le congé de paternité de deux semaines qui seraient prises à l’issue du congé de maternité.
(1) Les femmes éloignées du marché du travail – Disp. sur