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Quels sont les enfants en besoin d’adoption ?

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En 2012, plus de la moitié des enfants étrangers adoptés en France étaient à « besoins spécifiques ». Ils ressemblent beaucoup aux pupilles de l’Etat français « à particularité ».

En 2005, 45 000 enfants étaient proposés à l’adoption tous pays d’accueil confondus. Six ans plus tard, ils étaient moins de 25 000. Cette forte baisse n’est pas sans conséquence sur l’évolution du profil des enfants à adopter : ces derniers sont de plus en plus souvent des enfants dits à besoins spécifiques. Ils représentaient 53 % des enfants étrangers adoptés en France en 2012 contre 35 % en 2011. Ces enfants ressemblent beaucoup aux pupilles de l’Etat (français) « à particularité » pour lesquels aucune famille d’adoption n’est trouvée (1).

« DÉJÀ GRANDS »

Ce sont des enfants déjà grands (5 ans et plus) – parmi lesquels une proportion importante d’enfants retirés à leurs parents en raison de carences graves ou de mauvais traitements (2) –, des fratries et des enfants présentant un handicap ou des problèmes de santé physique et/ou mentale. « La Colombie, le Chili et le Pérou proposent des enfants déjà grands, en fratrie, après retrait d’autorité parentale pour violence intrafamiliale, négligence, maltraitance, abus sexuels, toxicomanie des mères ; ce sont des enfants qui ont parfois connu la rue ou la mendicité », détaille Catherine Dartiguenave, ex-chargée de mission santé à l’Agence française de l’adoption (AFA) (3), premier opérateur de l’adoption internationale en France (4). « La Lettonie, la Russie, la Lituanie et la Pologne confient des enfants plutôt grands, parfois en fratrie, souvent anciens grands prématurés, victimes de déficit de prévention durant la grossesse, puis de carences affectives, avec forte prévalence d’exposition prénatale à l’alcool. En Bulgarie, la majorité des enfants adoptés est d’origine rom et plutôt en bonne santé. La Chine, le Cambodge et le Vietnam proposent des enfants porteurs de fréquentes pathologies médicales ou chirurgicales souvent opérables, de l’hépatite B ou parfois de maladie congénitale de l’hémoglobine », poursuit la spécialiste, soulignant qu’« une maladie curable ou opérable est souvent bien peu de chose au regard des traumatismes subis antérieurement par certains enfants (grands) et de leur difficulté à créer un lien sécure avec leur nouvelle famille ».

Mais, précisément, en termes de parcours de vie antérieur à l’adoption, la plupart des enfants en provenance d’Afrique et d’Asie ayant été « trouvés », ils sont sans filiation ni histoire connue.

SESSIONS EN PRÉPARATION

De manière générale, les « risques » prévisibles sont présentés aux candidats inscrits à l’AFA pour un projet d’adoption lors de sessions de préparation (post-agrément) par pays – obligatoires pour la Russie, la Chine et la Thaïlande, facultatives pour d’autres pays. Les difficultés et les troubles les plus fréquemment rencontrés chez l’enfant sont clairement évoqués, ainsi que leurs conséquences possibles en matière de prise en charge. Un nouveau point sur ces questions pourra être fait ultérieurement, au cours des entretiens d’analyse du dossier menés avec le médecin de l’AFA lors de la proposition d’enfant. « Ces entretiens ont touché 84 % des familles en 2012 et ont abouti de leur part à 10 % de refus de la proposition », précise Catherine Dartiguenave.

Notes

(1) Dans près de la moitié des cas, l’absence de projet d’adoption pour des pupilles de l’Etat est liée à leur état de santé, à un handicap, à leur âge élevé ou à leur appartenance à une fratrie.

(2) En 2012, parmi les 304 enfants étrangers adoptés par l’intermédiaire de l’Agence française de l’adoption, près de la moitié (47 %) avaient été confiés à l’adoption suite à une déchéance d’autorité parentale et moins d’un quart (23 %) en raison d’un abandon.

(3) In « Adoption : quel accompagnement ? » – Enfances & Psy n° 59, 2013 – Ed. érès.

(4) La Cour de comptes, dans son rapport annuel 2014 (voir ASH n° 2847 du 14-02-14, p. 7), juge toutefois que l’efficacité d’intermédiaire pour l’adoption de cet organisme « n’est pas avérée », et invite à engager une réflexion sur les missions et les modalités d’intervention de l’AFA.

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