Dans un ouvrage rendu public le 29 janvier, l’INSEE se livre à un exercice inédit en retraçant « trente ans de vie économique et sociale » en France (1). Parmi les éclairages proposés figure l’évolution du marché du travail. Si, en 2012, la France compte 6,2 millions d’actifs de plus qu’en 1975, cette progression s’effectue différemment selon le sexe et l’âge. Le taux d’activité des femmes (presque la moitié des actifs en 2012) est passé de 53 % à 67 % durant cette période, alors que celui des hommes a chuté de 84 % à 75 %. Celui des 15-24 ans a d’abord baissé sous l’effet de la démocratisation scolaire, avant de se stabiliser au milieu des années 1990. L’activité des 50-64 ans remonte depuis le milieu des années 1990, après avoir diminué dans les années 1980 sous l’effet de l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans.
Le temps partiel s’est fortement développé, surtout chez les femmes. Parmi celles qui travaillent, 30 % sont à temps partiel en 2012, contre 16 % en 1975. Près d’une femme sur trois concernée souhaiterait travailler plus. Pour les jeunes, les contrats de travail temporaires sont de plus en plus fréquents. En 2012, 52 % des salariés de 15 à 24 ans étaient en CDD, en intérim ou en apprentissage, contre 18 % en 1982. Les jeunes sont aussi les plus touchés par le chômage (dix ans de hausse suivis de fluctuations entre 7,4 % et 10,7 %) : depuis 1982, leur taux de chômage n’est jamais retombé en dessous de 15 %. Derrière ce tableau général se jouent d’autres tendances. Notamment le lien de plus en plus étroit entre l’obtention d’un emploi et le niveau de diplôme et la mobilisation des contrats aidés pour tenter de faire face à la dégradation du marché de l’emploi.
(1) Collection INSEE Références – Disponible sur