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Premières assises du travail social, premiers retards

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Pilote dans l’organisation des « états généraux », l’interrégion Grand Sud a finalement décidé de prolonger de cinq mois la préparation de ses travaux

Les assises interrégionales du travail social de Marseille (pour les régions PACA, Corse et Languedoc-Roussillon), les premières des neuf prévues avant les « états généraux » annoncés pour l’automne, se sont finalement transformées, le 31 janvier, en « journée préparatoire » aux assises. Les salons de la préfecture ont donc réuni plus de 300 personnes pour une première étape : rendre compte, un peu plus de deux mois après le lancement des travaux sur les thèmes de la place de l’usager dans l’intervention sociale et de l’hébergement-logement, d’un état des lieux des pratiques et de premières pistes de réflexion, avant que soient détaillées, le 27 juin lors d’assises conclusives, des propositions d’action.

« Un délai si court »

Changement de programme pour régler un défaut de pilotage pour les uns, décision assumée, selon l’administration. Pour Jacques Cartiaux, directeur régional de la cohésion sociale en PACA, « on ne pouvait pas soutenir une si grande ambition dans un délai si court ». « Depuis le départ prévaut l’idée que la démarche doit être ascendante, méthode qui n’est pas la plus familière à l’Etat, reconnaît Caroline Bachschmidt, sous-directrice des professions sociales, de l’emploi et des territoires à la direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Dès le début des travaux en décembre, nous nous sommes aperçus qu’il fallait progresser sur l’appropriation et le caractère participatif de la démarche. »

Pendant la journée de Marseille, une mobilisation syndicale a témoigné du ressentiment d’une partie des professionnels. « La direction régionale de la cohésion sociale a oublié certains acteurs ! », déplore Alain Dru, secrétaire général de la CGT-PJJ et membre de l’« équipe projet » nationale. « Les syndicats, invités à la journée, n’ont pas été systématiquement associés aux comités de pilotage dans les trois régions, où les professionnels étaient représentés par les associations, précise Caroline Bachschmidt. Nous avons clarifié ce point et l’implication des organisations syndicales va être une consigne rappelée dans l’ensemble des territoires. »

Autre enjeu : l’adhésion des conseils généraux. « L’organisation se jouait dans la capacité à les mobiliser et ils étaient représentés, même s’ils ne l’étaient pas par des élus », souligne Jacques Cartiaux. La question est sensible, tandis qu’un bras de fer se joue entre la DGCS et l’Assemblée des départements de France (ADF) sur l’organisation des états généraux. Dans un courrier adressé le 17 octobre à la ministre déléguée chargée de la lutte contre l’exclusion, le président de l’ADF, Claudy Lebreton, fait valoir que « le format actuellement envisagé ne [lui] convient pas ». Il refuse de voir aborder les questions « organisationnelles », relevant « uniquement de la libre administration des collectivités territoriales », ou encore la formation et les questions statutaires comme « portes d’entrée » thématiques. Les états généraux ne doivent pas être réservés aux professions « historiques » et « canoniques » du travail social, mais ouverts à l’ensemble des intervenants sociaux, aux personnes assumant le premier accueil dans les ­guichets et aux cadres administratifs, demande-t-il encore. Et de proposer une série de thèmes transversaux, comme le « passage du travail social d’une logique de dispositifs et de mesures à une logi­que de parcours de vie et d’insertion ». Marie-Arlette Carlotti « nous a adressé une réponse plutôt positive, explique ­Jean-Pierre Hardy, chef du service « politiques sociales » de l’ADF. Mais la DGCS continue de faire comme elle l’avait prévu, avec le risque de la foire d’empoigne où chacun vient avec ses revendications ! »

« Galop d’essai »

D’aucuns veulent tirer les enseignements de cette première expérience. « Elle confirme que c’était un galop d’essai, relève Marcel Jaeger, membre de l’« équipe projet » nationale, qui épingle la complexité de la démarche. Avec ses points négatifs mais aussi positifs : la journée était d’une très forte densité, avec beaucoup de remontées d’initiatives locales et une très forte implication de l’ensemble des acteurs. » Ce dont se félicite Jacques Cartiaux : « Jamais l’Etat n’avait accueilli autant de monde sur un sujet social ! »

Prochaines assises interrégionales : le 8 avril, pour les régions Rhône-Alpes et Auvergne (autre territoire pilote). Les interrégions travaillent avec des degrés de concertation très disparates, témoigne Brigitte Bouquet, membre de l’« équipe projet » nationale. Certains reports ont aussi lieu en raison des « périodes de réserve » durant les campagnes électorales. Mais pour la DGCS, le cap des états généraux en octobre, ou novembre, est toujours tenu.

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