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La qualité de vie des malades et la réduction des inégalités au cœur du troisième plan « cancer »

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Guérir plus de malades, d’une part, préserver la continuité et la qualité de vie, d’autre part. C’est la double ambition portée par le troisième plan « cancer » pour la période 2014-2019, présenté par le président de la République le 4 février à l’occasion de la journée mondiale contre le cancer. Chaque année, indique le plan, près de 355 000 personnes font l’objet d’un diagnostic de cancer et 148 000 personnes décèdent de cette maladie, qui est à la fois la première cause de mortalité prématurée et la première cause de mortalité évitable. Mais, aujourd’hui, grâce à des diagnostics plus précoces et aux progrès thérapeutiques, plus d’une personne sur deux guérit, souligne-t-il aussi. Financé à hauteur de 1,5 milliard d’euros, le plan vise également à réduire les inégalités sociales et territoriales face au cancer et à renforcer la prévention et la recherche. Un comité de pilotage, se réunissant au moins une fois par an, rendra compte de sa mise en œuvre à un comité interministériel pour la santé qui sera placé auprès du Premier ministre.

Personnaliser les prises en charge

D’ici à cinq ans, l’objectif est de réduire de 10 % la proportion de personnes ayant une qualité de vie perçue comme dégradée deux ans après le diagnostic pour les principaux types de cancer. Pour cela, le plan entend tout d’abord assurer des prises en charge globales et personnalisées. Il prévoit ainsi d’adapter et de renforcer le dispositif d’annonce pour répondre aux besoins des personnes fragiles, en particulier les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle afin de favoriser leur compréhension et leur consentement éclairé aux propositions thérapeutiques, ou encore de généraliser les programmes personnalisés de soins et de l’après-cancer initiés lors des deux plans précédents. Il entend ensuite améliorer les solutions de garde d’enfants pendant les rendez-vous médicaux et les traitements de leurs parents, en particulier pour les femmes élevant seules leurs enfants. Afin de faciliter la vie quotidienne des malades chez eux, une réflexion sera engagée sur le financement de l’aide à domicile ainsi que sur les besoins de répit des aidants familiaux. Autres mesures : promouvoir des solutions d’hébergement adaptées pour les personnes éloignées des centres de soins et élargir l’offre d’alternatives au domicile en permettant aux personnes atteintes de cancer d’accéder aux lits halte soins santé et aux lits d’accueil médicalisés destinés aux personnes sans domicile.

Par ailleurs, le plan prévoit de structurer, sous la responsabilité des agences régionales de santé (ARS), une organisation territoriale mobilisant les acteurs sanitaires, sociaux et médico-sociaux pour éviter les ruptures de parcours. Un accompagnement adapté pour les personnes vulnérables ou en situation de précarité devra être conçu dans ce cadre et les ARS seront chargées de mettre en œuvre un plan de montée en charge de l’hospitalisation à domicile pour 2015-2018. Le plan prévoit encore d’organiser la continuité de la prise en charge dans les établissements et services médico-sociaux, notamment via l’adaptation du prix des médicaments onéreux. D’autres mesures visent à rendre chaque malade acteur de sa prise en charge comme, par exemple, le développement des programmes d’éducation thérapeutique.

Diminuer les conséquences du cancer sur la vie personnelle

Afin de diminuer l’impact du cancer sur la vie personnelle des malades, le plan entend tout d’abord faciliter la poursuite de la scolarité des 1 700 enfants de moins de 15 ans qui sont diagnostiqués chaque année. A ce titre, il prévoit notamment d’étendre la gratuité de l’inscription au Centre national de l’enseignement à distance au-delà de 16 ans ou encore de sensibiliser les professionnels de l’Education nationale et des maisons départementales des personnes handicapées sur l’impact de la maladie et les besoins de compensation.

Par ailleurs, la fragilisation de la situation professionnelle et les restes à charge « parfois conséquents » malgré l’inscription en affection de longue durée font partie des éléments qui contribuent à la paupérisation d’une partie des personnes malades, souligne le plan. D’ici à 2020, l’objectif est donc d’augmenter de 50 % les chances de retour à l’emploi deux ans après le diagnostic des personnes atteintes d’un cancer. Le plan prévoit notamment d’ouvrir une réflexion dans le cadre du prochain plan « santé au travail », de faciliter l’accès au temps partiel, au temps partiel thérapeutique et au temps partiel annualisé ou encore d’élargir les possibilités d’aménagement du poste de travail. En outre, afin d’atténuer les conséquences économiques du cancer, le plan entend améliorer l’accès aux indemnités journalières de l’assurance maladie pour les personnes ayant une activité restreinte ou un parcours professionnel morcelé, de mieux informer les familles sur l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé ou encore d’objectiver les restes à charge et d’analyser les dépassements d’honoraires.

Enfin, dans le domaine de l’accès aux assurances et aux crédits, le plan prévoit d’instaurer un droit à l’oubli, c’est-à-dire un délai au-delà duquel les demandeurs d’assurance ayant eu un antécédent de cancer n’auront plus à le déclarer. Cette mesure doit être mise en place via la convention « AERAS » (s’assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) avant la fin de l’année 2015 ou, à défaut, par la loi.

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