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Didier Lesueur, délégué général adjoint de l’ODAS : « une attente très forte de solutions »

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Une recherche-action, engagée depuis septembre 2012 dans 18 départements par l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (ODAS), entend fournir des repères méthodologiques sur les démarches de développement social local. Premiers constats.
Pourquoi cette recherche ?

L’idée est d’analyser les avancées potentielles et les obstacles rencontrés par les départements dans leur tentative d’adaptation. La question sociale s’est déplacée au-delà des frontières historiques du travail social. Aujourd’hui, la vulnérabilité se diffuse dans toutes les couches de la population. Que ce soit dans sa dimension économique, avec le chômage de masse et la précarité dans l’emploi, ou dans sa dimension identitaire, avec le repli sur soi, l’isolement, la perte de liens et de repères. L’enjeu, désormais, est de soutenir le tissage du lien social par une démarche de développement social, qui nécessite d’aligner l’ensemble des politiques publiques locales sur ces préoccupations sociales et sociétales. Cette approche, par son ambition, ne peut se limiter aux acteurs locaux, mais doit irriguer l’ensemble des institutions.

Quelle est la première impression ?

On note un accord assez large sur la lecture de l’évolution des problématiques sociales, quelle que soit la couleur politique du département. Il apparaît aussi que les départements sont aujourd’hui disponibles pour rouvrir le chapitre du développement social. Après une décennie de multiplication des prescriptions du national vers le local, nous avons connu une pause depuis 2008, année de création du RSA (revenu de solidarité active). Les départements peuvent donc « sortir la tête du guidon » et commencer à se pencher sur l’efficacité de leurs politiques au-delà de l’optimisation de la gestion. Certains sont plus avancés que d’autres, sans doute parce qu’il existe toujours une méfiance culturelle envers les démarches de prévention, moins visibles dans leurs effets immédiats que le traitement des situations. On préfère par exemple dépenser 40 000 € pour ac­cueillir un mineur dans un dispositif de protection de l’enfance plutôt que d’investir dans des actions de mobili­sation des habitants. Mais les initiatives se développent.

Est-ce à dire que les départements cherchent de nouvelles perspectives ?

Indéniablement, oui. Mais il leur faudra être courageux, car c’est la manière dont ils conçoivent et animent leur inter­vention sur le territoire qui est en jeu. On voit trop de directions qui gèrent les politiques par public estimer ne pas être concernées par le développement social, le renvoyant aux acteurs des territoires. Comment demander à des agents de s’engager dans une telle démarche s’il n’y a pas au sein de leur administration une volonté partagée ? L’autre difficulté réside, pour les travailleurs sociaux, dans le passage d’une relation de vis-à-vis à une relation de côte-à-côte avec les usagers, exercice dans lequel ils ne sont pas forcément à l’aise. Le mode de fonctionnement par dispositifs peut avoir quelque chose de rassurant car il protège les professionnels tout en les légitimant. C’est pourquoi certains départements commencent à travailler non seulement sur la question du sens de l’action, mais également sur la réassurance de leurs agents.

Quel est votre calendrier ?

Après la phase d’état des lieux avec les 18 départements (1) qui est achevée, une phase de maturation des pistes va être conduite avec et au sein de ces collectivités. Fin 2014, un rapport final proposera une analyse de nos observations.

Notes

(1) Bas-Rhin, Bouches-du-Rhône, Cher, Corse du Sud, Côtes-d’Armor, Creuse, Doubs, Drôme, Eure, Finistère, Gironde, Isère, Jura, Maine-et-Loire, Meurthe-et-Moselle, Nord, Pas-de-Calais, Vienne.

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