Chaque mois, le magazine Egaux mais pas trop de LCP-Assemblée nationale, présenté par Stéphane Correa, observe la société par le prisme de la diversité. Quelles avancées avec les plans égalité et les programmes d’actions positives ? Quelles régressions ou contradictions ? Age, couleur, sexe, origine, orientation sexuelle, appartenance religieuse, handicap… tous les sujets sont passés au crible. En février, le journaliste a enquêté sur l’égalité devant le juge. Il s’est rendu au tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour savoir si la justice française était aveugle, ou pas, au statut social ou aux origines (1). La réponse, négative, tombe comme un couperet : les ouvriers représentent 49,8 % de la population carcérale et les magistrats essaient – la plupart du temps, consciemment – de préserver celui pour qui l’emprisonnement aurait les conséquences les plus destructrices.
« D’ailleurs, plus l’ancrage social est fragile (pas d’emploi, pas de famille), plus la peine sera lourde. Un cadre sera moins sanctionné qu’un ouvrier pour le même délit », explique le sociologue Fabien Jobard. A son tour, Muriel Renard, vice-présidente du TGI, admet que les a priori entrent en compte dans le jugement. Mais la justice a-t-elle finalement les moyens de réaliser cet idéal républicain qui veut que les citoyens soient tous égaux devant la loi ? Car la question semble bien être celle des moyens, dans un pays qui, en ne consacrant à la justice que 0,2 % de son PIB par habitant, se traîne à la 34e place européenne (étude CEPEJ 2012). Pour y répondre, Stéphane Correa enquête auprès des juges, des avocats et des justiciables.
Egaux mais pas trop devant le juge ?
Sur LCP, mercredi 5 février à 21 h 30 et dimanche 9 février à 15 h 30 – 26 min
(1) Sur le même sujet, lire aussi l’article sur les « destinées judiciaires » des plus vulnérables dans les ASHn° 2838 du 20-12-13, p. 27.