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Des pistes pour améliorer la mise en œuvre du plan de lutte contre le sida

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Les objectifs fixés par le plan national de lutte contre le VIH/sida pour la période 2010-2014 – tels que la réduction de 50 % du nombre de nouvelles personnes infectées par le VIH ou de la proportion de personnes découvrant leur séropositivité au stade « sida » – ne seront pas atteints. C’est ce que déplore le Conseil national du sida (CNS) dans un avis adopté le 16 janvier (1), qui s’appuie sur le bilan à mi-parcours du plan réalisé par la direction générale de la santé.

La réforme de l’organisation territoriale de l’Etat, notamment avec la mise en place des agences régionales de santé (ARS) en 2010, a eu un « impact fort » sur la mise en œuvre du plan, souligne tout d’abord l’institution. A ce titre, elle appelle à renforcer le pilotage régional du plan en veillant à ce que chaque ARS identifie un chargé de projet « VIH/IST ». Il faudrait également renforcer la mission de coordination des comités de coordination de la lutte contre l’infection par le VIH en lien avec les ARS, plaide-t-elle.

Par ailleurs, l’approche ciblée par catégorie de population a été inégalement mise en œuvre, constate le Conseil national du sida. Ainsi, bien que les actions en direction des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes aient bénéficié de la dynamique des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), le niveau de financement forfaitaire de ces tests par l’assurance maladie (25 € par unité) a, lui, pu constituer un obstacle à leur déploiement. Ces tests n’ont en outre pas été assez déployés en direction des personnes immigrées. Le conseil préconise donc de promouvoir plus fortement le dépistage volontaire, en incluant les TROD, en particulier pour les populations les plus exposées au risque de transmission. Quant à la stratégie de renforcement du dépistage au bénéfice de la population générale, indépendamment d’une notion de risque d’exposition, elle est en échec, juge l’instance, qui demande donc son « réajustement ».

Autre constat: alors que le plan prévoit de réduire les obstacles administratifs à la continuité des soins pour les étrangers vivant avec le VIH, le nombre de refus de renouvellement de titres de séjour pour raison médicale, avec placement en rétention et expulsion effectives, augmente depuis 2012. Du côté des personnes prostituées, les actions qui nécessitent la collaboration des ministères de la Santé et de l’Intérieur n’ont pas été mises en œuvre, pointe encore le CNS. Il faut donc lever les contradictions entre les objectifs des différents ministères via un comité interministériel pour la santé, recommande-t-il.

Signalons également que l’institution dénonce une nouvelle fois l’absence de mise en œuvre de la fusion des centres de dépistage anonyme et gratuit et des centres d’information, de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles, pourtant prévue par le plan (2). Elle préconise d’inscrire cette mesure dans la future loi de santé publique – qui devrait voir le jour en 2014 – et d’élargir la mission de ces centres à une approche en santé sexuelle au bénéfice de l’ensemble de la population.

Enfin, soulignant la baisse « notable » des financements alloués aux associations depuis 2011 (3), le Conseil national du sida recommande, notamment, de privilégier le conventionnement pluriannuel aux appels à projet.

Notes

(1) Avis disponible sur www.cns.sante.fr.

(2) Voir ASH n° 2780 du 26-10-12, p. 10.

(3) Celles-ci ont d’ailleurs récemment alerté sur leurs difficultés financières – Voir ASH n° 2843 du 17-01-14, p. 21.

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