L’associatif à l’épreuve

Les associations d’action sociale sont à la croisée des chemins : ou elles se transforment en profondeur pour sauvegarder ce qui fait leur spécificité, tant sur le plan de l’intervention éducative et sociale que sur celui de leur rôle politique, ou elles se laissent imposer standardisation, voire marchandisation, par la nouvelle gouvernance publique. Telle est la thèse que développent Roland Janvier, coprésident du Groupement national des directeurs généraux d’associations (GNDA), initiateur du réseau « Repolitiser l’action sociale », Michel Jézéquel, directeur général de l’association Don Bosco, et Jean Lavoué, vice-président du GNDA (1). Retraçant la filiation historique de quatre grandes familles d’associations – les « Sauvegarde », les organisations de parents d’enfants handicapés, les œuvres catholiques et les mouvements d’éducation populaire –, Roland Janvier montre comment ces associations sont impactées par la reconfiguration de la commande publique. En particulier, « la logique ascendante de l’expression des besoins observés sur les territoires et parmi les publics est remplacée par la logique descendante des appels d’offres pour répondre à des politiques sociales définies par la technocratie ». Mais si le fait associatif est mis à l’épreuve, il n’est pas sans atouts pour réagir et affirmer une nouvelle vitalité. « Face à l’inéluctable gestion bureaucratique du social », il s’agit d’explorer des manières d’« entreprendre autrement » afin de participer au changement et d’élaborer « avec les acteurs publics de véritables projets mobilisant les citoyens », estiment les auteurs.

(1) Voir la tribune libre de Jean Lavoué dans les ASH n° 2824 du 13-09-13, p. 33.