Fin 2011, 572 600 personnes percevaient l’une des allocations du minimum vieillesse, indique la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans une étude sur les parcours et les conditions de vie de cette population, pour laquelle elle a mené des entretiens en face à face auprès de 1 400 personnes (1). Interrogés sur leur vie professionnelle passée, les allocataires déclarent – à 95 % pour les hommes et à 71 % pour les femmes – avoir travaillé. Mais leurs carrières ont été beaucoup plus courtes ou plus heurtées que l’ensemble des plus de 60 ans et leur vie professionnelle a souvent été interrompue par le chômage ou des problèmes de santé, d’invalidité ou de handicap. 28 % d’entre eux n’ont jamais travaillé ou ont connu de longues périodes d’inactivité. L’enquête montre que les personnes immigrées sont sur-représentées au sein des allocataires. Elles ont été davantage touchées par le chômage au cours de leur vie et ont plus souvent occupé des emplois peu qualifiés, notamment d’ouvrier.
La moitié des allocataires vivent seuls. Ce sont principalement des femmes qui ont acquis moins de droits à la retraite que les hommes. Ces publics sont majoritairement locataires de leur logement et un sur trois vit dans le secteur HLM. Seulement 16 % sont propriétaires, accédants ou usufruitiers, alors que les personnes âgées de plus de 60 ans le sont en grande majorité. Un quart d’entre eux ne disposent pas de leur propre logement : ils sont hébergés par un proche ou vivent dans un logement prêté. Une minorité habite dans un foyer ou une résidence sociale. 11 % des allocataires vivent dans un logement inconfortable : manque d’eau chaude, absence de salle de bains, de toilettes intérieures ou problèmes de chauffage. 31 % indiquent que leur logement est éloigné des transports collectifs, des commerces, des équipements collectifs ou des services médicaux.
Quatre allocataires sur cinq perçoivent des droits à la retraite qui complètent le minimum vieillesse. La moitié détient un patrimoine, immobilier ou financier, contre 95 % des personnes âgées de plus de 60 ans. Lorsqu’ils détiennent une épargne, elle est le plus souvent très modeste (moins de 1 000 € dans la moitié des cas). Au final, « près d’un allocataire sur deux est pauvre en conditions de vie », notent les auteurs. Enfin, cette population s’estime en mauvaise santé : 70 % des allocataires indiquent souffrir d’une maladie ou d’un problème de santé chronique, proportion nettement plus élevée que dans l’ensemble des personnes âgées de plus de 60 ans.
(1) DREES – Etudes et résultats n° 863 – Janvier 2013- Disponible sur