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Vincent Peillon veut relancer l’éducation prioritaire

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Au sein des réseaux d’éducation prioritaire, qui remplaceront les actuelles ZEP, les collégiens bénéficieront d’un accompagnement renforcé. Les personnels seront encouragés financièrement et tous les réseaux les plus en difficulté seront dotés d’un assistant de service social.

« Malgré de remarquables réussites locales, la politique d’éducation prioritaire n’a jusque-là pas réussi à atteindre l’objectif qui lui avait été assigné : la réduction des inégalités de réussite scolaire [1]. » Partant de ce constat, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, et la ministre déléguée à la réussite éducative, George Pau-Langevin, ont présenté le 15 janvier en conseil des ministres, puis le 16 à la presse, les grands axes de leur réforme de l’éducation prioritaire. Selon Vincent Peillon, le périmètre du dispositif, tel que nous le connaissons, va demeurer. Les zones d’éducation prioritaire (ZEP) prendront juste le nom de réseaux d’éducation prioritaire (REP). Quant aux zones les plus difficiles, les actuels réseaux « ECLAIR », elles laisseront place à environ 350 REP+ qui bénéficieront de mesures renforcées. Dans la même idée, les internats d’excellence, créés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, devraient disparaître pour laisser la place à des internats de proximité pour les collégiens, aussi dénommés internats de la réussite par le ministère.

Expérimentée dès la rentrée prochaine dans chaque académie sur une centaine de réseaux « préfigurateurs » parmi les plus défavorisés (REP+), la réforme sera ensuite déployée à compter de la rentrée 2015 à l’ensemble de l’éducation prioritaire. Objectif : réduire à moins de 10 % les écarts de maîtrise des compétences entre les élèves de l’éducation prioritaire et les autres, ainsi que le prévoit la loi du 8 juillet 2013 pour la refondation de l’école (2). Tour d’horizon des principales mesures annoncées.

Une pédagogie adaptée aux difficultés des élèves

Tout élève entrant en 6e en éducation prioritaire bénéficiera, selon le ministre de l’Education nationale, d’un accompagnement éducatif renforcé pour faciliter son adaptation au collège et lui apprendre à devenir autonome dans son travail. Cet accompagnement renforcé permettra de donner un contenu éducatif aux moments laissés libres dans l’emploi du temps des élèves : aide aux devoirs, soutien méthodologique, tutorat… Ces heures d’accompagnement éducatif seront effectuées par petits groupes et devront répondre à des objectifs pédagogiques et éducatifs précis, expliquent les services du ministère. Elles seront coordonnées par un enseignant référent et prises en charge soit par des enseignants, soit par des assistants d’éducation. Les emplois du temps seront adaptés pour que les élèves soient pris en charge jusqu’à 16 h 30. Ce dispositif pourrait être mis en œuvre dans les établissements les plus difficiles dès la rentrée 2014 puis progressivement étendu à l’ensemble des collèges de l’éducation prioritaire. Par ailleurs, la scolarisation des enfants de moins de 3 ans sera progressivement assurée dans l’ensemble des REP, ainsi que le dispositif « plus de maîtres que de classes » (3).

Le soutien et la stabilisation des équipes éducatives

Constatant que les enseignants de l’éducation prioritaire sont globalement plus jeunes et moins expérimentés que leurs collègues des autres établissements, le gouvernement souhaite également rendre plus attractifs pour les enseignants les postes dans les territoires qui concentrent le plus de difficultés et stabiliser les équipes en améliorant leurs conditions de travail. Dès la rentrée 2014, des décharges horaires – 1 h 30 par semaine au collège et neuf jours par an en primaire – devraient ainsi être dédiées à la formation, au travail en équipe et au suivi des élèves en REP+. Un plan de formation continue et d’accompagnement devrait également être déployé dans l’éducation prioritaire. Selon le ministère, les formations auront lieu prioritairement sur site. Trois jours de formation annuels seront garantis pour les personnels des REP+ et des moyens de remplacement dans le 1er et le 2nd degré seront « abondés » en conséquence. En outre, les enseignants nouvellement nommés en REP devraient bénéficier du tutorat d’un de leurs pairs pour permettre leur intégration à l’équipe et leur appropriation du projet de réseau. Des experts de terrain, pilotés par les corps d’inspection, viendront conseiller les équipes et animer les échanges. Par ailleurs, pour encourager la stabilité des équipes dans l’enseignement prioritaire, le ministère promet une revalorisation des indemnités : « dans les réseaux les plus difficiles, l’indemnité d’exercice en éducation prioritaire sera doublée et dans le reste de l’éducation prioritaire, elle sera majorée de 50 % », a indiqué Vincent Peillon. Et, dans l’ensemble des réseaux, « les personnels prenant en charge des missions d’intérêt collectif toucheront également une indemnité supplémentaire ». En outre, les personnels ayant effectué une partie significative de leur carrière en éducation prioritaire devraient pouvoir bénéficier d’un avancement facilité. Dans les REP+, les chefs d’établissement et les directeurs d’école devraient être choisis « sur profil » en fonction de leurs compétences, a encore précisé Vincent Peillon. Et l’affectation des enseignants sur des postes spécifiques devrait avoir lieu sur la base du volontariat.

L’amélioration du climat scolaire

Pour encourager les échanges entre le corps enseignant et les parents, un accueil des parents devra être organisé le matin dans chaque établissement. De plus, pour renforcer les actions de prévention et de sécurité au sein des établissements les plus exposés au phénomène d’incivilités et de violences, 500 assistants de prévention de sécurité supplémentaires devraient être recrutés. Enfin, un infirmier scolaire supplémentaire, spécifiquement dédié aux écoles, devrait être affecté dans chaque réseau et tous les REP+ devraient être dotés d’un assistant de service social.

Notes

(1) Voir notamment les résultats de la dernière enquête PISA, ASH n° 2836 du 6-12-13, p. 8 et n° 2841-2842 du 10-01-14, p. 24.

(2) Voir ASH n° 2817 du 5-07-13, p. 44.

(3) Voir ASH n° 2806 du 19-04-13, p. 33.

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