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Dix propositions pour améliorer la fin de vie des personnes âgées

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Eclairer les « zones d’ombre » de la fin de vie des personnes âgées et apporter des solutions « concrètes et peu coûteuses » pour éviter un « véritable naufrage social ». Tel est l’objectif du dernier rapport annuel de l’Observatoire national de la fin de vie (ONFV) remis le 21 janvier à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et à la ministre déléguée chargée des personnes âgées, Michèle Delaunay (1).

Alors que, « aujourd’hui, la façon la plus courante de finir sa vie est […] de mourir vieux », « notre société tente de repousser non seulement la mort mais aussi son image », souligne Régis Aubry, président de l’observatoire, en avant-propos du rapport. Ainsi, explique-t-il, tandis qu’une tendance au « jeunisme » conduit la publicité et les médias à représenter des personnes âgées « toujours jeunes », la « médicalisation du vieillir » permet de vivre soit « bien mieux et bien plus longtemps en étant âgé », soit plus longtemps mais « de façon difficile aux plans médical, social et familial… » tout en souffrant d’une maladie chronique grave ou d’une perte d’autonomie progressive, soit – encore et « surtout » – seul et isolé, y compris dans un « isolement en masse » au sein des structures d’hébergement pour personnes âgées.

L’institution énonce quelques points clés sur la « réalité » de la fin de vie des personnes âgées : « toutes les 40 minutes, une personne âgée meurt aux urgences » (13 000 décès chaque année), « un suicide sur trois concerne une personne âgée » (soit 3 000 par an), « les trois quarts des personnes qui finissent leur vie en EHPAD [établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes] n’ont pas choisi d’y vivre [et] leur entrée en institution s’explique d’abord par l’impossibilité de rester à domicile ». Autre constat : « moins de 15 % des maisons de retraite disposent d’une infirmière la nuit » alors que, « si c’était le cas de tous les EHPAD, cela permettrait d’éviter 18 000 hospitalisations de fin de vie par an ». Enfin, dénonce le rapport, « les aides à domicile sont les professionnelles les plus exposées… et aussi les moins formées ».

S’appuyant sur les résultats de plusieurs études, notamment celles récemment menées par l’observatoire sur la fin de vie en EHPAD et dans les structures pour personnes handicapées (2), le rapport présente plusieurs « trajectoires » ou parcours de fin de vie réalisés à partir de l’histoire « fictive » de sept personnes âgées. L’objectif de cette méthode est de « “donner à voir” la réalité concrète de la fin de vie des personnes âgées (au-delà des chiffres et des statistiques) », explique-t-il. Ces analyses le conduisent à formuler dix propositions et, en premier lieu, à recommander la présence d’« une infirmière de nuit pour 250 à 300 places d’EHPAD, le cas échéant de façon mutualisée entre plusieurs établissements ». Il faudrait également donner aux équipes mobiles de soins palliatifs les moyens de « réellement » intervenir en EHPAD ou encore élaborer des recommandations de bonnes pratiques pour améliorer l’identification des situations de fin de vie à domicile et éviter les hospitalisations dans les derniers jours de vie, plaide l’institution. Autre proposition : mettre en place des « stages croisés » entre les établissements médico-sociaux et les structures de soins palliatifs, pour permettre l’acculturation des professionnels et améliorer la fin de vie des personnes handicapées. Dans le secteur hospitalier, l’observatoire appelle à créer un outil permettant de repérer les situations de fin de vie dans les services d’urgence et à faire évoluer la prise en charge des personnes âgées atteintes d’un cancer en phase avancée pour favoriser la réflexion sur la pertinence des traitements. Enfin, il souligne la nécessité de renforcer la formation de l’ensemble des professionnels (médecin coordonnateur d’EHPAD, personnel des services d’aide à domicile…).

Notes

(1) Rapport 2013 – Fin de vie des personnes âgées – Sept parcours ordinaires pour mieux comprendre les enjeux de la fin de vie en France – Disp. sur http://bit.ly/1aKUBQp.

(2) Voir respectivement ASH n° 2824 du 13-09-13, p. 5 et n° 2826 du 27-09-13, p. 6.

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