Le rapport de la mission d’information sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie (1) « réaffirme la place du secteur psychiatrique comme étant l’organisation la plus pertinente sur le plan clinique et en termes de maillage du territoire et d’accès aux soins », se félicite le « Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire » – qui réunit depuis 2008 des professionnels, des représentants du monde de la culture et des citoyens (2). Il rappelle néanmoins que faciliter l’accès de tous au service public « nécessite des professionnels correctement formés, des moyens humains et financiers afin que son rôle ne se limite pas à un traitement normatif de la population centré sur des approches réductrices des problématiques psychiques ».
S’il partage les propositions du rapport visant à améliorer l’articulation entre les secteurs sanitaire, médico-social et social, le collectif note que ces passerelles doivent se mettre en place « au niveau local en s’appuyant sur la clinique et non sur une nécessité gestionnaire exclusive visant à rationaliser l’offre de soins ». Il nuance la proposition visant à développer les conseils locaux de santé mentale (CLSM) qui, s’ils permettent aux professionnels d’échanger et d’élaborer ensemble l’accueil et la prise en charge des personnes en souffrance psychique dans la cité, « peuvent être des outils de normalisation, tant des pratiques que des personnes ». Le collectif plaide pour que des « initiatives d’organisation échappant au cadre fixé […] du CLSM » puissent voir le jour. Enfin, il salue les préconisations concernant les détenus, « populations souvent oubliées et toujours marginalisées ».
(1) Voir ASH n° 2839 du 27-12-13, p. 6.
(2)