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Les évacuations de campements rom ont doublé en 2013, selon la LDH

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En 2013, 165 évacuations de bidonvilles et de squats de Roms ont été conduites par les forces de l’ordre et 22 ont eu lieu à la suite d’un incendie, selon une étude menée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et European Roma Rights Centre (ERRC), en collaboration avec le Collectif national Droits de l’Homme Romeurope. Au total, 21 ? 537 Roms ont été expulsés de leur lieu d’habitation. Rapporté à l’ensemble de la population rom – évaluée à 16 949 personnes – ce chiffre montre que « tous ceux vivant en squat et en bidonville en France ont été évacués de force au moins une fois au cours de l’année ! », s’émeut Philippe Goossens, l’un des auteurs de l’étude (1).

Selon la LDH, ces évacuations sont « injustifiables, inutiles et coûteuses », d’autant que les Roms déplacés reconstruisent souvent un ou plusieurs bidonvilles « juste à côté ». Les estimations du nombre d’évacuations – basées sur les chiffres recensés dans la presse et les données relevées par des militants – sont largement supérieures à celles des années précédentes : 9 404 Roms avaient été concernés en 2012 et 8 455 en 2011. La LDH précise que ces expulsions ont lieu « partout sur le territoire », avec une concentration « dans les grands centres urbains ». Le plus grand nombre d’évacuations forcées a été observé en Ile-de-France (57 % du total), plus particulièrement dans la Seine-Saint-Denis. Dominique Guibert, secrétaire général de la LDH, regrette que les irruptions dans les campements, souvent associées à des comportements violents de la part des forces de l’ordre, ne connaissent « ni trêve hivernale, ni trêve des confiseurs ». Il a observé un nombre croissant de bidonvilles abandonnés par les habitants avant l’intervention de la police, « pour éviter les traumatismes et la perte de leurs biens ».

Malgré la circulaire interministérielle du 26 août 2012 relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites (2), la LDH relève que les évacuations forcées n’ont que rarement été associées à des « solutions crédibles de relogement ou d’accompagnement social ». Lorsqu’il y a eu des propositions de relogement, celles-ci étaient le plus souvent temporaires, dans des hébergements d’urgence ou dans des hôtels du SAMU social. « Et elles étaient généralement éparpillées et éloignées des lieux de scolarisation des enfants », pointe Philippe Goossens. En outre, ces relogements ont parfois aussi été l’occasion « d’une distribution d’obligations de quitter le territoire français ». Dénonçant les chiffres « explosifs » des évacuations, « malgré un gouvernement socialiste », la LDH regrette qu’elles soient, en plus, « l’expression d’une politique de rejet stigmatisant les Roms comme boucs émissaires ». Aux côtés d’European Roma Rights Centre, elle réclame « l’arrêt immédiat de cette politique qui se fait au mépris des traités internationaux et européens », ainsi qu’« une véritable politique d’insertion pour ces personnes en grande précarité ».

Notes

(1) « Recensement des évacuations forcées de lieux de vie occupés par des Roms étrangers en France » – Disponible sur www.ldh-france.org.

(2) Voir ASH n° 2772 du 31-08-12, p. 20 et n° 2838 du 20-12-13, p. 34.

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