Arrivant à point nommé pour nourrir le débat sur l’avenir des collectivités locales, l’ouvrage d’Alexis Baron, administrateur territorial, formateur auprès de professionnels et d’élus, pose la question de l’organisation optimale de l’action sociale. En dépit d’une répartition des responsabilités par blocs de compétences, qui donne au département un rôle prédominant dans ce secteur, le social est bel et bien un domaine partagé entre les acteurs locaux. Conformément au principe de subsidiarité postulant que le niveau d’action efficace est celui qui est le plus proche des usagers, il revient au département, « plus éloigné, de transférer l’exercice de ces compétences à la commune », explique Alexis Baron. L’Union nationale des centres communaux d’action sociale (Unccas) a été très motrice dans le développement de telles politiques partenariales territorialisées, précise-t-il. L’échelon communal répondant à un cadre réglementaire et législatif moins contraint que le département, la marge de manœuvre des élus y est plus importante, ce qui fait de l’action sociale des communes « un creuset important en matière d’expérimentation ». Qu’elles soient d’initiative communale ou départementale, plusieurs démarches novatrices sont présentées par l’auteur, telles les Maisons des habitants mises en place à Grenoble pour mutualiser et renforcer l’offre de services publics dépendant de la ville, du conseil général ou d’associations, ou bien les « intercommunalités sociales » développées en Ardèche dans l’idée d’homogénéiser le niveau de service proposé à la population dans les 339 communes du département.
Innover dans les politiques sociales. Pratiques du changement
Alexis Baron – Ed. Presses universitaires de Grenoble – 21 €