« Il s’agit d’un grand tournant », pour Michel Hug, son sécrétaire national. Centres communaux d’action sociale, groupements d’intérêt public (GIP) et acteurs individuels peuvent désormais adhérer au CNLAPS, dont l’acronyme signifie, depuis le 27 juin dernier, « Comité national de liaison des acteurs de la prévention spécialisée ». En remplaçant le terme « associations » par celui d’« acteurs », l’assemblée générale permet à tous les acteurs de la prévention spécialisée de s’unir « pour la promouvoir et démontrer son utilité sociale ». « Au moment de la création du CNLAPS, en 1972, la prévention spécialisée était essentiellement portée par des mouvements associatifs et le comité fédérait une multitude de structures, souvent de petite taille, disséminées sur le territoire. On constate que, depuis une dizaine d’années, les conseils généraux confient la mise en œuvre de la prévention spécialisée à des acteurs non associatifs, dont certains aspiraient à nous rejoindre, explique Michel Hug. Dans le travail de terrain, les éducateurs de la prévention spécialisée tentent d’amener les jeunes à s’ouvrir aux autres. De la même façon, nous avons choisi de nous ouvrir car cela nous enrichit et nous renforce dans notre rôle de tête de réseau. »
Le comité, qui rassemble déjà environ 130 adhérents, fera connaître au fil des prochains mois cette possibilité aux acteurs de terrain. « Nous étudions déjà une demande d’adhésion d’un GIP, affirme Eric Riederer, nouveau coordinateur national. A nous de vérifier qu’il répond à notre charte de l’adhérent et partage nos valeurs. »
Le nombre d’adhérents – « stable depuis cinq ans, les nouvelles adhésions équilibrant les dissolutions ou les regroupements d’associations ainsi que les désinscriptions » – ne risque pas d’exploser car cette ouverture ne devrait concerner que « 10 à 15 acteurs ». Même si les structures non associatives pourront siéger au conseil d’administration et au bureau, « la représentation des associations restera indiscutablement majoritaire », affirme Michel Hug, car « il ne faut pas brouiller les cartes ». Dans la nouvelle organisation, qui devrait être mise en œuvre lors de l’assemblée générale prévue au mois de mai, le rôle des administrateurs régionaux sera renforcé : deux administrateurs seront élus dans les neuf régions représentées, au lieu d’un seul actuellement.
Ces changements interviennent au moment du départ à la retraite de Bernard Heckel, directeur du CNLAPS depuis 1996, qui remplace désormais Jean-Paul Orient à la présidence du Conservatoire national des archives et de l’histoire de l’éducation spécialisée et de l’action sociale (Cnahes).