Construire des outils pour aider les acteurs à organiser des parcours en santé mentale et en psychiatrie. Tel est l’objectif poursuivi par l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) à travers une expérimentation qui débute en janvier. Rappelons que, à la suite de la disparition de la mission nationale d’appui en santé mentale, plusieurs projets liés à la psychiatrie ont été inscrits au programme de travail de l’agence (1).
L’accompagnement et la prise en charge des personnes présentant des pathologies psychiatriques ou un handicap psychique constituent « un sujet particulièrement complexe, qui s’inscrit dans la durée et nécessite la coordination de nombreux intervenants de secteurs différents (sanitaire, médico-social, social, éducation…) autour du projet de vie [de ces] personnes », rappelle en effet l’ANAP sur son site Internet (
Trois agences régionales de santé (ARS) – celles d’Auvergne, de Bretagne et du Nord-Pas-de-Calais (2) – vont donc tester des parcours de soins en santé mentale et en psychiatrie dans trois territoires qu’elles ont définis, a expliqué aux ASH la chef du projet à l’ANAP, Marie-Aude Poisson. Ainsi, une première phase, qui doit aboutir d’ici à fin avril, consiste à établir un « diagnostic territorial partagé ». Dans une deuxième phase, les travaux seront consacrés pendant environ deux mois à la définition d’une « feuille de route opérationnelle » visant à identifier des « projets précis prioritaires » réalisables dans un temps « raisonnable ». La troisième phase consistera dans la mise en œuvre de cette feuille de route pour une durée de un an. L’objectif est d’améliorer la prise en charge des personnes atteintes de troubles mentaux en mobilisant les acteurs des champs sanitaire, social et médico-social pour répondre à des dysfonctionnements identifiés dans cinq domaines :
→ l’accès au diagnostic et aux soins ;
→ les hospitalisations inadéquates, « c’est-à-dire principalement les hospitalisations de très longue durée qui ne sont plus justifiées » ;
→ l’accès à l’accompagnement social et médico-social ;
→ l’accès aux soins somatiques ;
→ la prévention et la gestion des situations de crise des malades.
A l’issue de ces travaux, l’ANAP mettra au point une « méthode opérationnelle pouvant être reproduite », a encore indiqué Marie-Aude Poisson.
(1) Voir ASH n° 2797 du 15-02-13, p. 18 et n° 2804 du 5-04-13, p. 9.
(2) Déjà mobilisées sur ce sujet, les ARS ont été sélectionnées sur la base du volontariat par le secrétaire général des ministères chargés des affaires sociales dans le cadre de la stratégie nationale de santé. Sur la stratégie nationale de santé, voir ASH n° 2826 du 27-09-13, p. 8.