L’énigme des enfants du Courtil

Abandonner ses certitudes. Et tenter de décrypter, au jour le jour, ces enfants qui sont avant tout de grands points d’interrogation. Voilà la démarche du Courtil, un institut médico-pédagogique (IMP) situé en Belgique, à la frontière avec la France, qui accueille quelque 250 enfants (1). Afin de réaliser son documentaire, la réalisatrice Mariana Otero s’y est immergée pendant un an, au sein d’un groupe de 20 enfants psychotiques âgés de 4 à 16 ans. Alysson est obsédée par ses os et ses veines. Jean-Hugues dit avoir des virus dans la tête. Logan, 4 ans, a commencé à se mutiler à l’âge de 2 ans. Face à ces enfants aux situations aussi diverses qu’énigmatiques, les intervenants multiplient les ateliers de théâtre, de cuisine, de jardinage, avec l’ambition de les aider à prendre conscience de leur corps et à exprimer ce qu’ils ne parviennent pas à dire. Et puis ils échangent beaucoup. Pourquoi Evanne met-il autant de chocolat en poudre dans son bol ? Pourquoi aime-t-il tourner sur lui-même au point de s’en faire tomber ? On assiste là aux questionnements et cheminements de ces professionnels qui acceptent de ne pas savoir mais font tout pour comprendre.

Intitulé A ciel ouvert, le film reste très pudique : on observe ces enfants sans apprendre grand-chose d’eux, sans découvrir ni passé ni parents. Sans savoir pourquoi Alysson, qui n’a qu’une dizaine d’années, parle sans cesse de sexe, le bruite et le mime. Une démarche volontaire de la réalisatrice… qui crée une certaine frustration, tant on devine une histoire douloureuse qui, si on la connaissait, nous aiderait à mieux comprendre.

Mariana Otero – 1 h 50 – Sortie le 8 janvier