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Disparition de la Fondation nationale de gérontologie et du Cleirppa : quel avenir pour leurs ressources ?

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Après 46 années d’existence, la Fondation nationale de gérontologie (FNG), centre de ressources sur les questions relatives à la vieillesse et au vieillissement reconnu d’utilité publique, a été dissoute par décision de son conseil d’administration. Cette cessation d’activité au 31 décembre intervient alors que la fusion avec le Cleirppa (Centre de liaison, d’étude d’information et de recherche sur les problèmes des personnes âgées), décidée en juin dernier, était sur le point d’aboutir. Ce dernier dis­paraît donc de fait.

La FNG, présidée par Geneviève Laroque pendant 20 ans (1), était notamment animatrice de groupes de réflexion et organisatrice de prix littéraires. Sa commission « Droits et libertés » a également été à l’origine de l’élaboration de la charte des droits et libertés de la ­personne âgée. La fondation abritait dans ses locaux situés dans l’hôpital pa­risien Sainte-Périne (Assistance publique-Hôpitaux de Paris [AP-HP]) un centre de documentation comprenant près de 26 000 références. Celui-ci s’était enrichi des 37 000 documents de la base Cleirppa.

Paulette Guinchard, qui avait pris la présidence de la FNG il y a tout juste un an, regrette de n’avoir pu sauver une institution dont les finances étaient fragilisées depuis plusieurs années. La fondation, qui ne disposait pas de fonds propres, perdait entre 60 000 et 100 000 € chaque année. Les subventions de l’Etat avaient diminué depuis 2011 et les abonnements à la revue Gérontologie et société avaient également baissé. De plus, la convention qui liait la FNG à l’AP-HP et lui permettait d’être hébergée gracieusement arrivait à son terme à la fin 2015 et l’institution n’aurait pas eu les moyens de financer de nouveaux locaux. « L’alerte comptable du commissariat aux comptes, reçue courant septembre, a accéléré la décision de dissolution. Nous avons manqué de temps pour trouver une autre solution », concède Olga Piou, directrice de la fondation.

« Qu’un organisme de cette nature se retrouve dans une telle situation traduit le peu de considération que la société dans son ensemble accorde à la problématique des adultes vieillissants, surtout dans les disciplines des sciences humaines que la FNG incarne », déplore Geneviève Arfeux-Vaucher, membre de la FNG. Quant au psychiatre Louis Ploton, président de l’Association pour favoriser le développement de la gérontopsychiatrie, il affirme que « cette décision de fermeture vient porter un coup sévère à la gérontologie française ». Il propose une mobilisation de terrain afin de « faire revenir sur leur décision les instances qui ont contribué à cette issue incroyable ».

Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l’autonomie, assure, dans un communiqué, que « l’Etat se mobilise pleinement pour trouver avec les membres fondateurs de l’institution, et à très court terme, une solution concernant l’avenir de ses 15 salariés et l’accompagnement social de cette liquidation ». Elle affirme agir afin de recréer « un dispositif permettant de dynamiser et de structurer la recherche sur le vieillissement ».

Pour Olga Piou, la création d’un nouveau dispositif semble « une très bonne piste à investir ». « Si la structure FNG ne pouvait pas perdurer, cela ne signifie pas que ses activités, primordiales pour les chercheurs, les étudiants et les professionnels de terrain de la gérontologie, doivent disparaître. » Parmi les pistes envisagées, la reprise de certaines activités comme la gestion du centre de documentation par la caisse nationale d’assurance vieillesse ou par des lieux de recherche comme l’Ecole des hautes études en santé publique et l’AP-HP qui gèrent déjà des médiathèques. « Quant aux revues Documents-Cleirppa et Gérontologie et société, une solution est en train d’être travaillée avec les membres des comités de rédaction et les administrateurs afin de pouvoir poursuivre leur publication en 2014 », note Olga Piou.

Un autre acteur du secteur se montre intéressé par la reprise du fonds documentaire et audiovisuel et d’une partie du personnel. Le réseau La maison de l’autonomie, qui gère déjà la documentation du Centre d’étude, d’animation, de formation et de coordination en faveur du logement des populations en mutations économique et sociale (CETAF), va présenter un dossier aux administrateurs de la FNG, dans l’objectif de créer « l’unique centre de documentation spécialisé en autonomie : gérontologie, handicap, habitat ». Pour Jean-Michel Caudron et Laurent Giroux, les animateurs du réseau, l’ensemble pourrait être regroupé au sein d’une société coopérative européenne (SCE) nommée Effiscience. Ils envisagent d’établir le nouveau centre de documentation au Mans. « A l’ère d’Internet et de la numérisation, il est tout à fait possible, voire intéressant économiquement, de quitter la région parisienne », note Laurent Giroux.

Notes

(1) Voir ASH n° 2776 du 28-09-12, p. 20.

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