L’accord national interprofessionnel (ANI) du 7 avril 2011 relatif à l’accompagnement des jeunes demandeurs d’emploi dans leur accès à l’emploi (1), qui arrive à échéance à la fin 2013, est prorogé jusqu’au 31 décembre 2014. Les partenaires sociaux – la CFDT, FO, la CFTC, la CFE-CGC et, côté patronal, le Medef – ont en effet conclu un avenant en ce sens le 16 décembre (2). Une décision qui fait suite à un rapport d’évaluation de l’accord réalisé par le cabinet GESTE (3), qui en dresse un bilan plutôt positif.
Pour mémoire, un avenant avait déjà prolongé jusqu’au 31 décembre 2013 les dispositifs d’accompagnement renforcé des jeunes « décrocheurs » et des jeunes diplômés rencontrant des difficultés à s’insérer professionnellement ou à accéder à un emploi durable (articles 1 à 3 de l’ANI), afin de permettre l’accompagnement de 20 000 jeunes supplémentaires (10 000 par Pôle emploi et 10 000 par les missions locales) (4). Ces actions supplémentaires étaient financées par le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) à hauteur 30 millions d’euros.
En juillet 2013, les partenaires sociaux ont confié au cabinet GESTE l’évaluation de la mise en œuvre et des effets des conventions de financement relatives aux articles 1 et 3 de l’ANI du 7 avril 2011. Selon les résultats de l’enquête, 51 325 jeunes ont bénéficié du dispositif en 2012 : 28 505 au sein de Pôle emploi et 22 820 dans le réseau des missions locales. Globalement, le rapport estime qu’il s’agit d’un dispositif « performant qui valide la pertinence de l’accompagnement renforcé pour l’accès à l’emploi des jeunes » : « pour l’ensemble des jeunes entrés dans le dispositif en 2012, le taux de sortie en emploi durable est de 43,5 % à Pôle emploi et de 28,7 % dans les missions locales ». Soit des taux d’accès à l’emploi durable « de 5 à 10 points plus élevés que pour d’autres dispositifs comparables ». Selon le rapport, les résultats obtenus par Pôle emploi via ce dispositif en termes d’insertion dans l’emploi durable sont meilleurs que ceux des dispositifs « cap vers l’entreprise » et « trajectoires », et « le taux d’insertion dans l’emploi des jeunes accompagnés dans l’ANI en mission locale est plus élevé que pour l’ensemble du public accueilli », notamment par rapport au contrat d’insertion dans la vie sociale renforcé.
Pour la mise en œuvre de l’ANI en 2014, Pôle emploi pourrait percevoir 30 millions d’euros du FPSPP et les missions locales également 30 millions de l’Etat.
(1) Voir ASH n° 2705 du 15-04-11, p. 10.
(2) Cet avenant doit être étendu par les pouvoirs publics, ce qui ne devrait pas poser de difficultés.
(3) Société coopérative d’études et de conseil.
(4) Voir ASH n° 2834 du 22-11-13, p. 42.