Quand elle est utilisée sans plus de précisions, la dénomination « communautés thérapeutiques » renvoie généralement aux dispositifs de soin en addictologie. Le public auquel s’adressent celles dont il est question ici n’est pas le même : il s’agit de personnes psychotiques et non pas toxicomanes. Mais dans les deux cas, il y a au fondement du projet l’idée de soin résidentiel au long cours. En moyenne, celui-ci dure trois ans dans les communautés thérapeutiques de Villeurbanne (Rhône), fondées il y a une trentaine d’années par l’association Santé mentale et communautés (SMC). La philosophie et la pratique de cette dernière sont au cœur de cet ouvrage collectif coordonné par Yves Lecomte, universitaire québécois, et Francis Maqueda, psychologue clinicien à SMC. « La communauté thérapeutique désigne un lieu dont l’environnement social et les relations interpersonnelles font partie du programme de traitement », explique Yves Lecomte, qui retrace l’évolution de ce mode d’intervention né à Londres en 1947, et surtout développé dans le monde anglophone. Combinant soins et expérience d’autonomie réelle partagée par un petit nombre de résidents (moins d’une dizaine dans les communautés créées après 1970), la vie en communauté thérapeutique permet à des patients psychotiques de ne pas se retrouver seuls aux prises ni avec la réalité sociale, ni avec leur réalité interne et une souffrance psychique conduisant à des hospitalisations itératives ou un isolement mortifère. En ligne de mire du séjour dans ce dispositif soignant, le fait d’envisager puis de concrétiser la possibilité de s’en passer.
Actualité des communautés thérapeutiques
Sous la direction d’Yves Lecomte et Francis Maqueda – Ed. érès – 23 €