Un accident de voiture, un divorce, et la rue. L’histoire de Claude Huet ressemble à des milliers d’autres. A cette différence près que, grâce à une force de caractère peu commune, l’homme est parvenu à ne jamais baisser les bras. Ce parcours, jalonné d’épreuves, de désillusions mais aussi de précieuses rencontres, Claude Huet le raconte dans La descente aux enfers, un récit de vie qui promène le lecteur de Paris à La Réunion en passant par l’île Maurice. Dommage que la qualité de l’édition laisse à désirer : le texte de Claude Huet constitue un témoignage sincère sur la vie à la rue, le « coup de massue » de la chute et les apprentissages indispensables pour y survivre. Son discours, sévère à propos des associations caritatives et des travailleurs sociaux, mérite d’être écouté. A côté du « travail formidable » d’une poignée d’associations, le « secteur dit administratif » lui apparaît bien kafkaïen : « Dans ces services, on ne sait jamais qui prend les décisions, on tourne en rond et on a le sentiment d’être pris pour une balle de ping-pong », écrit-il, décidé à ne compter que sur lui-même. A condition de faire abstraction de certaines opinions personnelles discutables et vertement exprimées, le lecteur trouvera dans cette Descente aux enfers un éclairage cru sur les ressorts de la vie à la rue, et les efforts considérables à déployer pour s’en sortir.
La descente aux enfers.
Claude Huet – Ed. ABM – 20 €