L’Association des paralysés de France (APF) dénonce « une nouvelle discrimination infligée aux personnes en situation de handicap » au lendemain de l’adoption, le 26 novembre, par l’Assemblée nationale en seconde lecture, de la réforme des retraites « au vote bloqué », c’est-à-dire sans les amendements adoptés par les sénateurs. Son indignation porte sur les deux mesures à destination des retraités modestes présentées en dernière minute par le gouvernement pour compenser les effets sur les plus pauvres du report – du 1er avril au 1er octobre – de la revalorisation annuelle des pensions. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a en effet annoncé que l’allocation de solidarité pour les personnes âgées (ASPA, ex-minimum vieillesse), actuellement d’un montant mensuel de 787 €, serait revalorisée en 2014 à la fois au 1er avril et au 1er octobre d’un montant correspondant à l’inflation. « Pourquoi l’allocation aux adultes handicapés (AAH) ne bénéficie-t-elle pas de la même revalorisation que l’ASPA ? », s’interroge l’APF, soulignant que ces deux prestations sont d’un montant équivalent et qu’elles sont habituellement revalorisées au même niveau. « Aujourd’hui, le gouvernement en est donc à faire des choix parmi les plus pauvres ! », s’indigne-t-elle. L’association demande au gouvernement de revaloriser l’AAH dans les mêmes conditions que l’ASPA, soit à hauteur de 2,6 % au lieu de 1,3 % comme prévu par le projet de loi de finances pour 2014.
L’autre disposition, adoptée dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2014, vise à revaloriser de 50 € par an l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) pour les plus de 60 ans. Une somme trop faible pour permettre aux personnes handicapées de souscrire à une complémentaire santé, regrette l’APF. Rappelant que seulement 30 % des bénéficiaires potentiels ont recours à l’ACS, elle demande la mise en place « d’un plan d’actions efficace contre ce non-recours ». Par ailleurs, elle réclame à nouveau l’ouverture de la couverture maladie universelle complémentaire aux allocataires de l’AAH, dont les ressources se situent juste au-dessus des seuils permettant d’y prétendre.