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« Le temps partiel subi dans l’animation ne doit pas être une fatalité ! »

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Le Fonds de coopération de la jeunesse et de l’éducation populaire (Fonjep) (1) lance un appel à projets destiné à ses adhérents pour contribuer à la lutte contre le temps partiel subi dans l’animation (2). Explications avec Yann Lasnier, son président.
Pourquoi s’attaquer au temps partiel ?

L’emploi associatif – action sociale, éducation, santé, animation sportive et culturelle – a beaucoup progressé depuis 15 ans et représente aujourd’hui 9 % de l’ensemble des salariés. Mais depuis deux ans, on constate qu’il stagne et, surtout, que derrière ce fort taux d’emploi se cachent de nombreux emplois précaires. Le temps partiel est beaucoup plus fréquent dans le champ associatif que dans l’emploi privé marchand : sur 1,8 million de salariés, on ne compte que 1,2 million d’emplois équivalents temps plein (ETP). C’est encore plus criant dans le secteur de la jeunesse et de l’éducation populaire, qui représente près de 680 000 emplois, mais seulement 330 000 ETP. Cela s’explique par les types de tâches réalisées par ces salariés qui travaillent principalement sur le temps libre (temps périscolaire, vacances scolaires…). On peut d’ailleurs parler de temps partiel morcelé tant les missions peuvent être ponctuelles. La conséquence de ce temps partiel subi est le fort turnover dans ce champ.

En quoi consiste cette expérimentation ?

La mission du Fonjep est de contribuer à la réussite du projet associatif en soutenant financièrement l’emploi associatif. Nous lançons, à titre expérimental, à partir du 2 décembre, un appel à projets qui vise à aider les employeurs à salarier leurs intervenants sur un plus grand nombre d’heures. 100 bourses de 3 000 € par an seront, pendant deux ans, débloquées sur nos fonds propres pour financer cette optimisation du temps de travail.

Les associations candidates doivent être adhérentes au Fonjep et déjà disposer d’un poste financé par le fonds (3). Seuls les postes en face à face avec le public – comme les animateurs – sont éligibles et ils doivent être déjà pourvus. Il ne s’agit pas de financer un autre temps partiel, mais de permettre à un employeur de proposer à l’un de ses salariés de travailler 32 heures plutôt que 26.

Comment allez-vous choisir les associations ?

L’employeur va devoir décrire son projet d’optimisation du temps de travail. Est-ce que ce temps supplémentaire sera dédié à la préparation pédagogique de l’activité ? A l’augmentation du temps passé avec le public ? A la formation du salarié.

Que voulez-vous prouver ?

Nous pensons qu’en incitant l’employeur à former son intervenant, à lui trouver d’autres tâches, ce dernier sera ancré dans la structure et se projettera à plus long terme. Nous voulons montrer que les personnels restent si le métier est attractif. Cela passe en partie par la formation mais aussi par la mise en place d’un temps de travail qui permette à la personne de vivre. Le temps partiel subi ne permet pas de subsister. Plutôt que de trouver quelques heures de travail à quelqu’un d’autre pour une autre fonction, n’y a-t-il pas moyen de fabriquer un emploi digne ? Les besoins sociaux vont devenir de plus en plus importants notamment en direction des personnes âgées. Ne pourrait-on pas faire de l’animateur un agent de cohésion sociale qui, en plus de sa mission initiale, animerait des activités en maison de retraite ou interviendrait à domicile pour du portage de repas par exemple ? Plutôt que de fabriquer des petits boulots en masse, nous souhaitons favoriser le maintien des personnes en poste avec une polyvalence de compétences. Le temps partiel subi dans l’animation ne doit pas être une fatalité ! Si l’expérimentation fonctionne et qu’à l’issue des deux ans, les salariés sont toujours à leur poste avec un temps de travail proche du temps plein, nous aurons réussi à prouver qu’un petit peu d’argent public peut permettre de fidéliser des personnels. Il peut y avoir une vraie politique publique de cofinancement pour créer des emplois dignes !

Notes

(1) Le Fonjep est une association créée il y a près de 50 ans par l’Etat et le monde associatif pour permettre aux ministères de la Jeunesse et des Sports, de la Culture et des Affaires sociales de financer des postes d’animateurs employés par des mouvements de jeunesse, des associations d’éducation populaire, des organismes de droit privé à but non lucratif concourant à l’action sociale.

(2) Les dossiers sont à télécharger sur le site du Fonjep : www.fonjep.org avant le 14 février.

(3) Il s’agit de postes qui bénéficient d’une aide du Fonjep pour une durée de trois ans…

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