La Commission européenne a célébré la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre en publiant, via une communication, une nouvelle stratégie contre les mutilations génitales féminines axée sur la collecte de données, la prévention et l’aide aux victimes, les poursuites des auteurs ainsi que la promotion de la lutte contre les mutilations génitales à l’échelon européen et mondial.
Selon la définition donnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les mutilations génitales féminines recouvrent toutes les pratiques consistant en l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou en toute autre lésion des organes génitaux de la femme pour des raisons non médicales. Cette pratique aurait déjà fait 125 millions de victimes à travers le monde et 500 000 dans l’Union européenne (UE). Selon un rapport de 2007 publié par l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), la France enregistre quelque 61 000 femmes mutilées.
La communication, qui fait suite à une consultation publique sur ce thème entre mars et mai derniers, définit 31 actions œuvrant à l’éradication des mutilations génitales féminines. Elle propose notamment de développer, avec l’aide de l’EIGE, une méthodologie et des indicateurs communs pour mesurer la prévalence des mutilations génitales féminines. Autre action clé : la Commission propose de développer des modules de formation spécifiques pour les professionnels de la santé et les personnes travaillant avec les victimes. La stratégie tend aussi à renforcer la protection des femmes à risque sur le territoire de l’UE. Elle entend ainsi « contrôler la mise en œuvre correcte des règles de l’Union en matière d’asile », sensibiliser les professionnels travaillant dans ce domaine et encourager les Etats membres à réinstaller (1) les enfants et les femmes à risque moyennant un concours financier du Fonds européen pour les réfugiés et du futur Fonds « asile et immigration ».
La Commission s’engage à contrôler la réalisation de sa stratégie et à en dresser le bilan chaque année pour « s’assurer que les différentes mesures prévues font l’objet d’un suivi et qu’elles demeurent une priorité politique ». En 2015, la stratégie sera en outre réévaluée, avec, si besoin, l’adoption de mesures législatives.
(1) Dans le cadre de la réinstallation, les personnes sont transférées depuis le pays dans lequel elles ont trouvé refuge vers un autre Etat qui a accepté de les accueillir.