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Un appel pour développer le tutorat étudiant d’élèves handicapés

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Après avoir expérimenté, pendant trois ans, le programme Phares (Par-delà le handicap, avancer et réussir des études supérieures) (1), d’abord dans le Val-d’Oise puis dans 19 établissements d’enseignement supérieur de 11 académies, la Fédéeh (Fédération étudiante pour une dynamique « études et emploi avec un handicap ») (2) demande aux pouvoirs publics « un soutien politique fort ainsi qu’un soutien financier minimal ». Ce dispositif, soutenu pour le moment par quelques partenaires privés, propose un accompagnement dans la durée de jeunes handicapés par des étudiants tuteurs bénévoles. Il s’adresse à des adolescents scolarisés en milieu ordinaire à partir de la classe de 3e jusqu’à la terminale, qui manquent de confiance en eux. L’objectif ? Les aider, via des ateliers collectifs de développement personnel, à aller au plus loin de leurs capacités et à lever les freins liés à leur handicap. « On valorise leurs atouts en les aidant à développer des compétences transversales utiles quel que soit leur projet d’études », pointe Félicie Goyet, responsable « essaimage » du programme.

Actuellement, les 150 jeunes participants se retrouvent par groupes de 5 ou 6 (de même niveau) tout au long de l’année, en dehors du temps scolaire, pour des ateliers de deux heures environ où se mêlent débats, jeux de rôles, quiz, travaux en équipe, témoignages d’étudiants ou de professionnels, etc. D’autres activités, comme des sorties sportives ou culturelles, viennent éventuellement compléter ces séances de tutorat.

Par définition non professionnels, les étudiants qui animent ces sessions sont-ils légitimes ? « Oui, non seulement parce qu’ils sont formés tout au long de l’année, mais aussi parce que précisément ils incarnent un horizon – les études supérieures – que certains élèves handicapés croient inaccessible. De plus, par leur proximité d’âge avec les élèves dont ils sont les tuteurs, les étudiants partagent des affinités », répond Félicie Goyet. Elle affiche des résultats probants : 93 % de poursuite après le bac pour les élèves issus du dispositif. Lors de la conférence annuelle de lancement du programme, organisée le 21 novembre dans le cadre de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées, la Fédéeh devait lancer un appel au gouvernement pour qu’« au moins un programme Phares existe dans chacune des 30 académies en 2015-2016 ».

Notes

(1) www.programme-phares.fr.

(2) Cette association, composée d’associations étudiantes et d’étudiants ou anciens étudiants en situation de handicap, soutient les initiatives étudiantes en faveur de l’égalité des chances, de la participation sociale et du parcours de formation et d’insertion professionnelle des jeunes handicapés – http://fedeeh.org.

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