« Six mois après la fin de l’aide de l’Etat associée à leur contrat, 70 % des [62 000] salariés sortis en 2011 d’un contrat aidé du secteur marchand sont en emploi », contre seulement 40 % des 243 000 personnes recrutées en contrat aidé dans le secteur non marchand. C’est ce que montre la dernière étude de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) sur le devenir à six mois et l’accompagnement des personnes sorties de contrats aidés en 2011 (1).
Cela s’explique, rappelle la DARES, par le fait que les personnes en contrat aidé dans le secteur marchand sont en moyenne moins éloignées de l’emploi que celles recrutées en contrat aidé dans le secteur non-marchand. De plus, poursuit l’étude, les logiques de recours à ces contrats sont différentes dans les deux secteurs. Conséquence, dans le secteur marchand, le maintien chez l’employeur à l’issue du contrat est fréquent. Les personnes ont donc tout intérêt à rester chez ce dernier jusqu’à la fin de leur contrat unique d’insertion (CUI) (2). En revanche, dans le secteur non marchand, l’insertion dans l’emploi à l’issue du contrat aidé est plus faible pour les personnes allant jusqu’au bout de leur contrat que pour celles ayant rompu leur contrat avant son terme. « Cette plus faible insertion dans l’emploi […] est pour partie liée au fait qu’ils ne sont que 22 % à rester dans leur structure à l’issue du contrat aidé, et se retrouvent donc souvent au chômage (56 %). » En d’autres termes, le secteur non marchand offre moins de débouchés en termes d’emplois durables que le secteur marchand.
Comme les années précédentes, les bénéficiaires de minima sociaux s’insèrent plus difficilement dans l’emploi que l’ensemble des bénéficiaires. « Souvent chômeurs en fin de droits, adultes handicapés, parents isolés ou personnes n’ayant jamais travaillé, ces bénéficiaires sont en moyenne plus éloignés de l’emploi. » En revanche, les sortants de 2011, âgés de moins de 26 ans six mois après leur sortie de contrat aidé, sont plus souvent en emploi que leurs aînés.
Enfin, la DARES relève que « le renforcement des exigences en matière d’accompagnement et de formation dans le cadre du contrat unique d’insertion [a porté] partiellement ses fruits » puisque les sortants de contrats aidés en 2011 déclarent plus souvent qu’en 2010 avoir été formés ou accompagnés par un tuteur pendant leur contrat. En revanche, ils sont moins nombreux à avoir été suivis par un référent externe à leur employeur. Et peu ont pu préparer leur sortie de contrat avec un conseiller de Pôle emploi ou de mission locale.
(1) Dares Analyses n° 071 – Novembre 2013 – Disponible sur
(2) Depuis le 1er janvier 2010, en France métropolitaine, et le 1er janvier 2011 dans les départements d’outre-mer, le contrat unique d’insertion (CUI), qui se substitue aux anciens contrats aidés issus de la loi de programmation pour la cohésion sociale de 2005, prend la forme d’un contrat d’accompagnement dans l’emploi dans le secteur non marchand (CUI-CAE) et d’un contrat initiative-emploi dans le secteur marchand (CUI-CIE).