A la veille de la semaine pour l’emploi des personnes handicapées (1), Andicat (Association nationale des directeurs et cadres d’établissements et services d’aide par le travail) déplore, dans un courrier à Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées, « la grande pauvreté des orientations publiques en matière de travail protégé », secteur qui permet à 120 000 travailleurs handicapés d’exercer une activité professionnelle. Exceptée la création d’une base de données nationales de l’offre des établissements et services d’aide par le travail (ESAT) et des entreprises adaptées, l’association constate que les mesures annoncées à l’occasion du Comité interministériel du handicap, le 25 septembre, ne proposent « rien de concret et encore moins d’innovant ou de prospectif ».
Pourtant, les difficultés ne manquent pas pour les travailleurs handicapés. Parmi elles, Andicat pointe « la très grande lenteur » des orientations formulées par les maisons départementales des personnes handicapées. L’association condamne « le blocage réel et persistant » de l’attribution des aides à l’emploi liées à la lourdeur du handicap versées par l’Agefiph (Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées), pourtant « les seuls supports efficaces du passage du milieu protégé au milieu ordinaire ». Et s’indigne une nouvelle fois du financement insuffisant des ESAT et du faible montant des ressources des travailleurs handicapés. Andicat regrette que les appels à projets soient trop « uniformes et traditionnels » pour tenir compte de la complexité des caractéristiques des populations accueillies et de la pluralité de leurs attentes.
L’association rappelle enfin sa conviction que confier la gestion des établissements et services d’aide par le travail aux départements dans le cadre de l’« acte III » de la décentralisation (2) serait « une profonde erreur technique et politique ».
(1) Qui se tiendra du 18 au 23 novembre dans toute la France.
(2) Voir ASH n° 2822 du 30-08-13, p. 40.