Créer un mémorial dédié aux 275 000 enfants et adultes handicapés mentaux ou physiques exterminés par le régime nazi. Tel est l’objectif de l’appel national qui vient d’être lancé à l’attention du président de la République par Charles Gardou, professeur à l’université Lumière Lyon-2, avec le soutien de Sylvie Guillaume, députée européenne (PS), adjointe au maire de Lyon, et Jean-Marc Maillet-Contoz, directeur du magazine en ligne Handirect (1). « Peut-on collectivement oublier le destin tragique des enfants, des femmes et des hommes, fragilisés par la maladie et le handicap qui furent exterminés par le régime nazi ou condamnés à mourir par celui de Vichy ? » Ses auteurs rappellent que ce plan d’extermination fut précédé et accompagné de stérilisations contraintes dès l’arrivée des nazis au pouvoir. Au nom de « l’hygiène raciale », 400 000 personnes ont été rendues stériles à la manière d’une « ordonnance médicale » pour protéger le peuple de la « gangrène ou de la tumeur cancéreuse » que représentaient ceux que l’on jugeait « génétiquement inférieurs ». A ces crimes s’ajoutent « les 50 000 personnes internées dans les hôpitaux psychiatriques français sous le régime de Vichy, mortes par abandon, absence de soin, sous-alimentation et autres maltraitances ».
A travers cet appel, Charles Gardou veut « redonner une identité, une dignité à toutes celles et ceux dont toute trace a été effacée ou qui reposent dans des cimetières perdus ». Un mémorial en leur hommage serait « l’affirmation que, sous aucun motif, la valeur des existences humaines ne peut se hiérarchiser ».
(1) Pour signer l’appel :