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Après le « bug » d’août, le nombre d’inscrits à Pôle emploi repart à la hausse

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Le gouvernement n’en démord pas: la courbe du chômage s’inversera d’ici à la fin de l’année. « Le gros du chômage, c’était au début de l’année », lorsqu’il y avait « 1 000 chômeurs de plus par jour », a déclaré le ministre du Travail, Michel Sapin, sur RMC/BFM TV, le 25 octobre. « Ensuite, au mois de juin, on est arrivé à 500 par jour » et « aujourd’hui, nous sommes à moins de 200 par jour ». « C’est toujours trop, a-t-il reconnu, mais vous voyez bien quelle est la direction dans laquelle nous allons. » En attendant, malgré la reprise économique, la France compte chaque mois un peu de plus de chômeurs. Selon la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) (1), le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (2) a en effet progressé de 1,9 % en septembre dernier (+ 60 000 personnes), après une baisse de 1,5 % en août liée en partie à un défaut d’acheminement des messages de relance de Pôle emploi entraînant, de fait, une radiation d’un grand nombre d’allocataires (3). « La seule analyse sérieuse pour août et septembre consiste à regarder les évolutions sur deux mois », s’est justifié le ministère du Travail. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A a ainsi augmenté de 0,3 % (+ 10 000) entre juillet et septembre 2013. Sur un an, il a bondi de 8,1 % pour atteindre le triste record de 3 295 700 personnes en métropole (3 557 600 en incluant les départements d’outre-mer (DOM)). En tenant compte des demandeurs d’emploi ayant exercé une activité courte (catégorie B) ou longue (catégorie C), le nombre des demandeurs d’emploi inscrits en métropole dans ces trois catégories atteignait 4 843 400 fin septembre (4) (5 141 000 en incluant les DOM). Un chiffre en baisse de 0,2 % sur deux mois, mais qui progresse de 7,3 % en un an.

Pour tenir son « objectif » de fin d’année, le gouvernement mise principalement sur les emplois aidés, notamment à destination des jeunes (emplois d’avenir, contrats de génération…). Là encore le bilan est mitigé. En septembre, le nombre des demandeurs d’emploi de catégorie A de moins de 25 ans est en hausse de 3 % (- 0,7 % entre juillet et septembre, + 3,9 % sur un an). Le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans augmente de 1,7 % (+ 0,2 % sur deux mois et + 7,6 % sur un an) et celui des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus s’accroît de 1,4 % (+ 1,4 % entre juillet et septembre et + 13 % sur un an). Si l’on s’intéresse aux trois catégories (A, B et C), le nombre de demandeurs d’emploi de moins de 25 ans est en hausse de 1,1 % en septembre (- 1,8 % sur deux mois, + 3,6 % sur un an). Le nombre de ceux de 25 à 49 ans augmente de 1,1 % (- 0,2 % sur deux mois, + 6,8 % sur un an) et celui des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus s’accroît de 1,2 % (+ 1,2 % sur deux mois, + 11,8 % sur un an). Pis, le nombre des personnes inscrites à Pôle emploi depuis un an ou plus a crû de 14,4 % sur un an (+ 0,8 % en septembre) et celui des inscrits depuis moins d’un an de 2,7 % sur un an (+ 1,3 % en septembre).

A noter que, en septembre dernier, 17,6 % des sorties de Pôle emploi étaient des sorties pour entrées en stage et 9,9 % des nouveaux inscrits le faisaient suite à un licenciement économique.

Pour Eric Heyer, directeur adjoint du département analyse et prévention de l’Observatoire français des conjonctures économiques, « la politique de l’emploi du gouvernement, axée sur les contrats aidés (320 000 contrats aidés classiques depuis janvier et 70 000 emplois d’avenir) est bonne. Mais c’est plutôt la politique macroéconomique qui n’est pas bonne et empêche la création d’emplois dans le privé », a-t-il indiqué à l’AFP. Ainsi, en septembre dernier, le nombre des offres d’emploi collectées par Pôle emploi a diminué de 1,3 % en métropole et de 7,1 % sur un an. Toutefois, si sur un mois, les offres d’emplois temporaires (entre un et six mois) ont baissé de 6,5 %, celles d’emplois durables (plus de six mois) ont crû de 1,7 % et celles d’emplois occasionnels (moins de un mois) de 3,7 %.

Notes

(1) DARES Indicateurs n° 067 – Octobre 2013 – Disponible sur http://travail-emploi.gouv.fr.

(2) La plupart des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi sont tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi. Certains sont sans emploi (catégorie A), d’autres ont exercé une activité réduite d’au plus 78 heures au cours du mois (catégorie B) ou une activité réduite longue de plus de 78 heures (catégorie C).

(3) Voir ASH n° 2827 du 4-10-13, p. 10.

(4) Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories B et C s’établit à 1 547 700 en France métropolitaine fin septembre 2013. Le nombre de ceux de catégorie B est en hausse de 1 %, après une baisse de 2,6 % en août (+ 6,2 % sur un an), et le nombre de ceux de catégorie C diminue de 1,3 %, après avoir augmenté de 0,5 % en août (+ 5,2 % sur un an).

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