Lisibilité contractuelle

L’élaboration et la mise en œuvre de contrats participent du quotidien des professionnels du champ éducatif, social et médico-social », fait observer Catherine Taglione, formatrice à l’Institut régional supérieur du travail éducatif et social de Bourgogne, coordinatrice de cet ouvrage collectif. Régulièrement critiquée pour son ambiguïté et le caractère asymétrique des parties en présence, la contrac­tualisation n’en est pas moins un outil intéressant d’intervention sociale, développent plusieurs auteurs. Analysant la démarche contractuelle comme un processus, Valérie Le Moal, responsable d’équipe médico-sociale, estime que cette pratique a pour effets bénéfiques de rendre le travail social plus lisible et de permettre aux personnes accompagnées de rester actrices de leurs projets. Cet éclaircissement des missions et objectifs de chacun contribue aussi à responsabiliser les professionnels, explique Patrice Durovray, au vu de son expérience de directeur d’une maison d’enfants à caractère social. « Dans le cadre de la protection de l’enfance, la place des parents pouvait parfois être, sinon oubliée, du moins mise à distance », alors que les documents individuels de prise en charge sont le moyen de « légitimer encore davantage la notion de détenteur de l’autorité parentale ». Selon Aubeline Vinay, maître de conférences en psychologie clinique, le contrat amène également les intervenants sociaux à se montrer « plus “modestes” ». Sachant que les engagements pris sont consignés par écrit et destinés à être évalués, ils ne doivent pas seulement être clairs et lisibles, il faut aussi qu’ils soient réalistes.