Vers la pérennisation du collège des représentants de personnes en situation de pauvreté au sein du CNLE ?

Lors de sa réunion plénière du 10 octobre, le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (CNLE) a présenté les conclusions du rapport d’évaluation de l’expérimentation, en son sein, d’un huitième collège de représentants de personnes en situation de pauvreté (1). « Globalement, a indiqué Etienne Pinte aux ASH, c’est très positif » et l’intégration pérenne de ce collège au sein du CNLE est « devenue incontournable ». D’ailleurs, les membres du conseil ont déjà commencé à travailler à la modification du décret fondateur du CNLE pour l’y inclure.

Bien sûr, admet le président de l’instance, des retouches devraient être faites, surtout en matière d’organisation. Par exemple, s’interroge-t-il, « quel statut donner à ces représentants de personnes en situation de pauvreté ? » En effet, contrairement aux autres membres du CNLE qui émanent d’institutions, de syndicats ou d’associations, ces nouveaux membres sont, eux, des « personnes en devenir de situation (en demande de formation ou en formation, en recherche d’emploi…) ». Se pose alors la question de leur pérennité au sein du collège afin qu’ils puissent siéger de façon stable et continue. « Faudra-t-il leur attribuer un pécule ? Représentent-ils bien la situation dans laquelle ils se trouvent et non pas une situation individuelle », se demande encore Etienne Pinte. Autant de questions auxquelles il réfléchit actuellement avec le cabinet de Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée chargée de la lutte contre l’exclusion. Des propositions finales devraient ensuite être remises au Premier ministre « à la fin du mois de novembre ou début décembre », a précisé le président de l’instance, afin que le décret fondateur du CNLE puisse être modifié en conséquence et publié à la fin du mois de décembre. Devraient aussi être publiés des arrêtés précisant notamment le cahier des charges encadrant l’appel d’offres pour la désignation des futurs membres du huitième collège.

Rappelons également que l’ensemble des membres du CNLE doit être renouvelé fin décembre. A cette occasion, certains collèges devraient compter plus de représentants, en particulier le collège associatif, et d’autres un peu moins, comme celui des élus. Sont par exemple visés les représentants des maires, qui sont moins présents lors des travaux du conseil et pour lesquels se pose la question de leur représentativité étant donné la diversité des situations locales, explique Etienne Pinte.