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Les SDF meurent jeunes et pas qu’en hiver

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« On meurt précocément quand on vit à la rue », rappelle Christophe Louis, président des Morts de la rue, qui se fonde sur l’étude « Dénombrer et décrire » (1) menée par le collectif sur « les personnes sans chez-soi et anciennement sans chez-soi décédées en 2012 ». Sans être exhaustive – elle ne tient compte que des morts signalés à l’association –, cette enquête porte sur 439 décès (390 personnes mortes « en situation de rue », « hébergées » ou « probablement sans chez-soi » et 49 « anciennement sans chez-soi » [2]). 43 % des décès ont eu lieu en Ile-de-France et 91,8 % des personnes étaient des hommes. L’âge moyen s’établit à 55 ans en Ile-de-France et à 47,4 ans en province.

Si les causes de la mort ne sont pas toujours connues, elles sont en majorité « externes » (agression, suicide, accident) devant les cancers ou les maladies cardio-vasculaires. Dans un tiers des cas, les personnes avaient des enfants et vivaient à la rue depuis 13 ans en moyenne. Plusieurs décès sont survenus dans les semaines suivant un changement de lieu « d’habitation », d’autres après la sortie d’un hôpital ou d’un lit halte soins santé. Lise Grout, épidémiologiste du collectif, demande donc « l’amélioration de la prise en charge globale de la personne une fois passée l’urgence médicale ».

Comme l’avait démontré une autre étude menée par le CépiDc-Inserm sur la période 2008-2010 (3), on meurt à la rue tout au long de l’année, même si de légers pics sont observés à l’automne et en hiver. Les Morts de la rue insiste donc pour « arrêter une fois pour toutes la gestion hivernale, qui consiste à ouvrir des places d’hébergement quand il fait froid, pour les refermer au printemps. » Il réclame des enquêtes sur les personnes mortes à la rue plus systématiques et le croisement des bases du SAMU social de Paris, des instituts médico-légaux et des hôpitaux.

Notes

(1) Rapport disponible sur www.mortsdelarue.org.

(2) Nombre de sans-abri meurent après avoir réussi à obtenir un logement, un phénomène lié à une « décompensation » après des années de galère.

(3) Voir ASH n° 2824 du 13-09-13, p. 17.

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