La désinstitutionnalisation, qui est aujourd’hui promue sur la scène sociale et médico-sociale (1), correspond à un profond changement de perspective. « A une culture des murs et une logique d’établissement […] qui s’exprimaient notamment par l’équation : une personne égale une place égale une structure, se substituent une culture de la personne et une logique de service personnalisé, qui s’expriment en termes de projet personnel et de parcours personnalisé de promotion », explique Jean-René Loubat. Ce recentrage sur la personne bouleverse l’exercice professionnel, développe le psychosociologue. Le parcours d’un usager ne s’identifiant plus à son séjour dans un établissement, mais à une série d’interventions variées, la fonction de coordonnateur devient centrale pour agencer entre eux les apports des différents opérateurs et les ajuster aux besoins de l’intéressé. Du recueil des attentes d’un bénéficiaire à l’élaboration et la négociation, avec lui, d’un plan d’action puis au suivi et à la coévaluation de ce dernier, Jean-René Loubat détaille les étapes de la coordination de projets personnalisés. Véritable fil rouge gérant la continuité et la cohérence d’un accompagnement singulier, l’activité de coordination constitue une expertise émergente « qui ne peut se dissoudre dans le rôle de référent traditionnel », estime l’auteur. Apparentée à du case management, cette fonction ressemblera sans doute progressivement à une forme de « coaching social personnalisé », pouvant à terme s’exercer hors établissement, soit de manière libérale, soit au sein d’organisations de services à la personne ou de MDPH, pronostique-t-il.
Coordonner parcours et projets personnalisés en action sociale et médico-sociale
Jean-René Loubat – Ed. Dunod – 26 €