Ils étaient sept photographes à s’intéresser, chacun à leur façon, à des Parcours de mal-logés et à exposer leurs travaux sur le site myphotoagency.com. L’objectif étant de raconter le parcours de personnes qui, grâce à l’attribution d’un logement, ont réussi à échapper à la précarité durable. Leurs propositions étaient très différentes les unes des autres. Philippe Stimaridis présentait le parcours d’une femme anonyme et abîmée par la vie, passée d’un logement insalubre de la banlieue nord de Paris à un espace décent qu’elle tente de s’approprier. Cyrus Atory avait suivi Youssouf, ancien mal-logé qui, après avoir été accompagné par l’association Agir pour la réinsertion sociale, l’a rejointe en tant que salarié. Benjamin Hoffman avait partagé le quotidien de personnes devenues handicapées après des lésions cérébrales, logées dans des appartements partagés de l’association Simon-de-Cyrène. Avec ses triptyques L’espoir en marche, Kevin Cohen proposait de suivre des salariés en insertion de la régie de quartier de Colombes (Hauts-de-Seine). Stéphane MinhVu avait immortalisé le combat d’une mère, Monique, qui a longtemps élevé seule ses six enfants, dont Charles, polyhandicapé, dans une maison insalubre. Lisa G. avait, quant à elle, photographié Sophie et son fils depuis leurs années de galère en région parisienne jusqu’à leur installation dans une paisible maison à la campagne. Enfin, Emmanuel Nugues avait pris en photo ce qu’il connaissait le mieux, ayant longtemps vécu à la rue puis en centre d’hébergement d’urgence, avant d’atterrir sous une tente au bois de Vincennes.
Comment départager tous ces artistes ? Il en était de la responsabilité des internautes, qui ont voté au cours de l’été 2013, dans le cadre d’un concours de photos, organisé par la Fondation pour le logement social (FLS) à l’occasion de ses 25 ans. A chaque vote enregistré, l’Union des syndicats de l’immobilier a reversé 2 € à la FLS. Entre des photos de professionnels et celles d’amateurs, le choix était complexe. C’est Benjamin Hoffman qui a remporté le prix de 1 500 €. Avec Vies partagées, il a voulu « tenter de répondre à la question que se posent celles et ceux brutalement confrontés au handicap : “Quel sens donner à ma vie désormais ?” Dans une société qui ne valorise que l’efficacité et le rendement, j’ai trouvé dans les appartements partagés de l’association un lieu particulièrement intéressant en ce qu’il propose aux personnes en situation de handicap une implication permanente dans le quotidien d’une communauté. Dans cet immeuble de Vanves, des accompagnants valides vivent aux côtés de handicapés cérébro-lésés dans une relation d’entraide réciproque et d’égalité. »
Parcours de mal-logés
Toutes les photos sont à voir sur www.myphotoagency.com/concours-photos/parcours-de-mal-loges