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« Etats généraux du travail social » : les contours se précisent… lentement

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Tandis que l’impatience grandit sur la préparation des « états généraux du travail social », le deuxième comité de pilotage qui s’est tenu le 24 septembre, sous la présidence de la directrice générale de la cohésion sociale, a permis à ses membres – représentants d’associations professionnelles, d’élus, des centres de formation, partenaires sociaux, membres du Conseil supérieur du travail social… – d’en savoir un peu plus sur l’organisation de la démarche (1). Qui ne démarrera finalement qu’en 2014, au lieu de l’automne 2013.

Dans les territoires

Celle-ci doit s’étaler sur un an. Il reviendra à chacune des neuf « inter-régions » – sept en métropole et deux en outre-mer – de constituer son comité de pilotage et de s’engager dans un processus de réflexion et de diagnostic avant la tenue de ses assises territoriales. Les deux premières « inter-régions » (qui ­restent à préciser) devraient organiser leurs assises début janvier, ce qui per­mettra de peaufiner la méthode avant que les autres suivent, au printemps. Une synthèse sera réalisée avant les états ­généraux nationaux, qui devraient avoir lieu au deuxième semestre 2014. Réor­ganisation des dispositifs et de la for­mation?? Référentiels de bonnes pratiques ? Définition de nouveaux modes de coopération ? Texte de référence sur les missions globales du travail social, à l’instar de l’adresse de Nicole Questiaux, en 1982 ? Rien n’est encore défini sur les axes qui pourraient être retenus dans la « feuille de route ».

Alain Dru, secrétaire général de la CGT-PJJ et membre du « groupe projet » au nom de la commission permanente du Conseil supérieur du travail social, ne cache pas ses inquiétudes sur la progression des travaux. « Les choses sont loin d’être stabilisées. On est en train de prendre du retard, ce qui témoigne d’un problème de pilotage et d’un manque de soutien politique du projet, estime-t-il. Je crains fort que la stratégie consiste à gagner du temps sur les revendications des travailleurs sociaux, et que les assises ne répondent pas à leurs attentes. » Notamment, celles qui portent sur la reconnaissance au grade de la licence des diplômes de niveau III du travail social et sur la revalorisation statutaire des professionnels de la fonction publique. Le sujet ne sera pas une thématique des états généraux, comme le souhaite d’ailleurs l’Assemblée des départements de France.

Et les bénéficiaires ?

« La question de la valorisation des diplômes ne pourra pas être évitée, notamment dans les débats sur les missions et la formation, si l’on veut un travail social de qualité et lui faire retrouver son attractivité, estime pour sa part Antoine Guillet, vice-président de l’Association nationale des assistants de service social (ANAS). Nous continuons à porter cette revendication, mais cela ne peut pas être un point d’entrée dans les états généraux, sauf à les détourner de leur objectif. » Il se félicite des thématiques prévues (liées aux politiques publiques et à des sujets transversaux, comme l’articulation entre travailleurs sociaux et autres intervenants, la place des usagers, le management et organisation du travail, la formation…), « qui recouvrent l’ensemble des sujets de tension ». Parmi ses interrogations néanmoins, outre le report du calendrier : la latitude accordée à l’organisation des assises interrégionales, « qui peut laisser craindre des disparités », ou encore la place des bénéficiaires dans la démarche. Ces derniers devraient être associés via les associations présentes au comité de pilotage. Mais n’est-ce pas une ap­proche trop restrictive ?

L’enjeu selon lui : « Replacer le travail social dans son utilité première de contribution au lien social, à l’exercice de la citoyenneté, et montrer que ses pratiques quotidiennes y participent, dans l’intérêt de toute la société, pas seulement des bénéficiaires et des travailleurs sociaux. » Ce qui, en termes de solutions concrètes, doit passer par des marges de manœuvre accrues octroyées aux professionnels, dont le rôle doit dépasser la seule gestion des dispositifs. L’ANAS prévoit, notamment, de rédiger une contribution sur « ce que l’on veut faire en 2014 de la polyvalence de secteur ».

Notes

(1) Sur le premier comité de pilotage, voir ASH n° 2813 du 7-06-13, p. 18.

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