Un document de Pôle emploi, publié le 20 septembre (1), détaille pour la première fois la répartition des conseillers de l’organisme par type de suivi des demandeurs d’emploi et relève l’existence de disparités territoriales dans la répartition des moyens. Dans le cadre du plan stratégique « Pôle emploi 2015 » (2), et afin de respecter l’objectif affiché de « faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin », les demandeurs d’emploi bénéficient d’un accompagnement plus ou moins renforcé et les conseillers de Pôle emploi disposent d’une plus grande marge de manœuvre.
Au 1er septembre, 2,3 millions de chômeurs étaient suivis par près de 20 500 conseillers de Pôle emploi – les autres étant suivis par des partenaires (Cap emploi, missions locales, etc.) ou non disponibles (en formation, dispensés de recherche, etc.) –, soit en moyenne 116 demandeurs d’emploi par conseiller. Toutefois cette moyenne peut varier très fortement entre régions, départements et communes. Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, reconnaît « des inégalités territoriales entre les agences », mais affirme que l’organisme « est engagé dans les corrections de ces disparités ».
Parmi les chômeurs concernés, près de 133 000, soit 6 %, bénéficient de l’accompagnement renforcé, avec un suivi personnalisé assuré directement par un conseiller, qui dispose de « marges de manœuvre », souligne le document. Un peu plus de 2 900 conseillers sont en charge de ce public, avec des portefeuilles de 45 chômeurs en moyenne (le maximum étant fixé à 70). Ce chiffre de 133 000 bénéficiaires peut paraître faible, au vu notamment de l’explosion du chômage de longue durée. « Ce total est amené à monter progressivement en charge. En un an, on a déjà multiplié par six les conseillers spécialisés sur les publics les plus en difficulté et désormais, le suivi renforcé peut intervenir dès leur inscription », explique Jean Bassères.
Le deuxième degré de suivi, intermédiaire (accompagnement « guidé »), concerne plus de 1,3 million de chômeurs (55 %). Environ 12 400 conseillers leur sont dédiés, avec des portefeuilles contenant en moyenne 105 personnes (pour un maximum de 150). Le suivi est régulier, à une période définie au cas par cas avec le conseiller. « Les portefeuilles sont moins importants qu’avec l’ancien suivi mensuel, ce qui laissera le temps aux conseillers de mieux accompagner chacun », insiste Jean Bassères. D’autant que Pôle emploi, fort des 2 000 postes octroyés par l’exécutif en mars dernier (3), renforce en priorité les effectifs des agences les plus débordées, en particulier dans les zones urbaines sensibles.
Reste un peu moins de 934 000 demandeurs d’emplois (39 %), jugés les plus proches de l’emploi et autonomes. Plus de 5 100 conseillers dédiés, en charge en moyenne de 182 personnes (le maximum étant de 200 à 350), leur transmettent des offres mais les contacts restent ponctuels et essentiellement par téléphone ou internet.
(1) Disponible sur
(2) Voir ASH n° 2766 du 29-06-12, p. 5.
(3) Voir ASH n° 2803 du 29-03-13, p. 7.