Face aux difficultés du secteur de l’aide à domicile, l’Aradopa-UNA de Reims (420 salariés) a décidé de mettre en commun son administration (ressources humaines, comptabilité-finance, qualité et communication-développement) avec une association plus petite située à Châlons-en-Champagne en constituant un GCSMS (1) : la nouvelle structure va salarier les personnels administratifs et fournir des prestations contre facturation. Objectif : le retour à l’équilibre budgétaire en 2014 avec des économies attendues de 100 000 €. « Nous avons opté pour cette formule car elle a de multiples avantages : aval de nos partenaires publics, conservation de l’autonomie des membres, non-assujettissement à l’impôt et possibilité pour d’autres acteurs médico-sociaux privés ou publics (CCAS, pharmacie, professions libérales…) de nous rejoindre », commente David Lemaire, son directeur général.
Assurer la pérennité des associations adhérentes et dégager des marges de manœuvre financières au service des usagers : ces deux motivations ont présidé à la création en janvier 2011 d’ACCES (Accueil Cévenol Solidaire). Ce GCSMS situé dans le Gard, fruit de la coopération de quatre associations du secteur du handicap et de l’aide aux personnes âgées, a accueilli, en 2012, un service d’aide à la personne, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes et un institut médico-professionnel. « Aucun n’était en réelle difficulté économique mais, étant donné le contexte, nous avons souhaité prendre les devants », explique Thierry Toupnot, coordinateur du groupement. Tous bénéficient désormais de compétences mutualisées (2). Les associations fondatrices ont déjà réalisé 130 000 € d’économies tout en améliorant l’accompagnement proposé grâce au décloisonnement des secteurs handicap et personnes âgées – avec par exemple la création d’une unité « personnes handicapées vieillissantes ».
En Lot-et-Garonne, l’Association de sauvegarde et de promotion de la personne (ASPP) (300 salariés) a aussi opté pour un GCSMS. Son idée : pouvoir intégrer des associations en difficulté économique de taille inférieure, au-delà du champ de la protection de l’enfance, sans que ces dernières aient l’impression de disparaître complètement. Première étape : la scission de l’ASPP en une « association mère » et trois « associations filles » correspondant à ses trois secteurs d’activité (protection de l’enfance, adultes en difficulté et personnes handicapées).
La première est devenue, en décembre 2011, le siège social du groupement dénommé Néo-Humanys et les trois autres des membres fondateurs. Ces derniers ont bientôt été rejoints par d’autres structures de la protection de l’enfance ou de l’aide à domicile « par adhésion volontaire avant qu’elles ne déposent le bilan ou par absorption dans le cadre d’un plan de cession », explique José Fernandez, directeur général du groupement. Outre la mise en commun du traitement des salaires, de la gestion des trésoreries et des fonctions de contrôle, le GCSMS a permis de « financer des postes indispensables avec des techniciens de bon niveau en ressources humaines, en informatique et en démarche qualité », poursuit José Fernandez. Autre intérêt : avoir l’expertise et le poids suffisant (environ 600 salariés) pour être crédible auprès des pouvoirs publics.
(1) Issu de la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, le GCSMS permet aux établissements de rassembler une partie de leurs activités, voire toutes, pour les gérer en commun. Doté de la personnalité morale, il poursuit un but non lucratif.
(2) Notamment en RH, formation, communication, gestion-communication-partenaires extérieurs, logistique, achats, soins, éducatif et social, qualité-évaluation.