Un dispositif sans échec

U ne démarche de reconnaissance et de valorisation des acquis de l’expérience de travailleurs handicapés a été initiée en 2002 par quatre centres bretons d’aide par le travail. Ce ­dis­positif concerne aujourd’hui près de 300 établissements sur tout le territoire, essentiellement des établissements et services d’aide par le travail (ESAT), mais aussi des instituts médico-éducatifs (IME) et des entreprises adaptées, précise Patrice Leguy, spécialiste en sciences de l’éducation et de la formation, qui a dirigé la publication de cet ouvrage collectif. Intitulé « Différent et compétent », le projet a en partie inspiré le décret du 22 mai 2009 sur la formation et la reconnaissance des compétences des travailleurs d’ESAT. Il part du principe que les adultes en situation de handicap, souvent éloignés des dispositifs classiques de validation des acquis de l’expérience (VAE), n’en ont pas moins des savoirs et savoir-faire expérientiels à faire valoir. Le candidat à la reconnaissance des acquis de l’expérience (RAE) est accompagné tout au long de son parcours par un moniteur référent. Ce dernier l’aide notamment à se positionner sur le référentiel métier de l’activité choisie, à constituer un dossier de reconnaissance de compé­tences et à prendre la parole lors de son passage devant le jury qui lui délivrera une attestation de compétences. « Ici, la personne s’exprime sur ce qu’elle sait faire, il n’y a pas de notion d’échec, ce qui contribue à sa reconnaissance personnelle, professionnelle et sociale », souligne Pierrot Amoureux, chef de projet « Différent et compétent ».