La « pauvreté » (1) – vivre avec moins de 977 € par mois – concernait 8,7 millions de personnes en France en 2011, soit 14,3 % de la population, contre 14 % en 2010. « Elle atteint son plus haut niveau depuis 1997 », pointe l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) (2). Si cette pauvreté s’accroît pour la troisième année consécutive, la hausse est plus modérée que celle enregistrée lors des deux années précédentes (+ 0,5 point en 2009 et + 0,6 point en 2010). Quant à « l’intensité de la pauvreté » (3), elle reste stable aux alentours de 19 % : les inégalités au sein des plus modestes sont de même ampleur qu’en 2010.
La composition de la population la moins favorisée se modifie un peu : parmi les adultes pauvres, la part des retraités diminue (passant de 10 % à 9,3 %), quand celle des actifs augmente (de 10,2 % à 10,9 %). Les premiers ont bénéficié de la revalorisation des pensions au 1er avril 2011 (+ 2,1 % pour le régime général) ou de carrières salariales plus favorables. La revalorisation du minimum vieillesse au 1er avril 2011 (+ 4,7 % pour une personne seule et + 2,1 % pour un couple) a également joué. En revanche, si la pauvreté des actifs progresse, c’est du fait d’une diminution des bas salaires en euros constants et du prolongement des durées de chômage (avec une revalorisation des allocations chômage inférieure à l’inflation). L’INSEE relève également l’augmentation du taux de pauvreté chez les jeunes âgés de 18 à 29 ans. Il s’établit à 19,4 % tandis que leur niveau de vie diminue de 2,6 % après être resté stable en 2010.
(1) Le seuil de pauvreté retenu correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population.
(2) « Les niveaux de vie en 2011 » – INSEE Première n° 1464 – Septembre 2013 –
(3) Indicateur qui permet d’apprécier à quel point le niveau de vie de la population pauvre est éloigné du seuil de pauvreté. L’INSEE mesure cet indicateur comme l’écart relatif entre le niveau de vie médian de la population pauvre et le seuil de pauvreté.