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La ministre des Droits des femmes va lancer un site Internet officiel sur l’IVG

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Il est « urgent » de créer un site Internet institutionnel dédié à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), plaide le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes dans un rapport remis le 13 septembre à Najat Vallaud-Belkacem (1). Une proposition d’ores et déjà retenue par la ministre des Droits des femmes qui devrait lancer un tel site à la fin du mois de septembre.

« Alors qu’une information fiable et accessible est fondamentale pour garantir l’exercice du droit à l’avortement par les femmes, les organisations anti-IVG sont les plus visibles et accessibles sur Internet », déplore le Haut Conseil. Leurs sites sont en effet mieux référencés via les moteurs de recherche, en particulier Google, car ils disposent de noms de domaine contenant le mot IVG ou avortement alors que, sur les sites institutionnels ou associatifs « pro-choix », ces termes n’apparaissent souvent que dans des rubriques ou des sous-rubriques. D’apparence neutre, voire institutionnelle, les sites des organisations anti-IVG sont susceptibles de tromper l’internaute, alerte l’institution. Une situation d’autant plus préoccupante que ce sont les femmes de la tranche d’âge où le taux d’IVG est le plus élevé (27 pour 1 000 chez les femmes âgées de 20 à 24 ans) qui utilisent le plus Internet pour s’informer.

Les réponses juridiques, telles que l’extension du délit d’entrave à l’IVG à la diffusion d’informations « fallacieuses » par le biais d’Internet (2), sont des solutions à moyen terme, analyse le Haut Conseil. Mais, face à l’urgence, il appelle en priorité l’Etat à innover et à mettre en place sur la toile une communication volontariste et pérenne sur l’avortement. Il recommande donc la création d’un site Internet institutionnel dédié attaché à un nom de domaine explicite comprenant le terme IVG ou avortement. Ce, afin de permettre un meilleur référencement. « Par son contenu et son ton, ce site institutionnel devra porter une parole publique claire et volontariste, qui affirme le droit à l’avortement et défende la légitimité de toutes les femmes d’y avoir accès », explique encore l’institution, tout en précisant qu’« il ne s’agit pas de faire la promotion de l’avortement mais celle de son droit, du droit au choix ». Le site devra également : délivrer l’ensemble des informations pratiques et juridiques indispensables à la réflexion et à l’accès à l’IVG ; être « très régulièrement actualisé », notamment concernant les lieux de pratique de l’IVG ; proposer des réponses adaptées aux questions fréquentes des femmes, notamment par des espaces interactifs (forum, formulaire de contact, espace de contribution modéré permettant par exemple les témoignages) ; attirer l’attention des internautes sur la présence d’informations biaisées relatives à l’IVG sur Internet. Pour le Haut Conseil, ce site devra aussi faire fonction de « site amiral » permettant un meilleur référencement de l’ensemble des sites Internet « pro-choix » (3).

L’institution recommande également la création d’un numéro d’appel à quatre chiffres, anonyme et gratuit, en particulier depuis les téléphones portables. Pour assurer le bon fonctionnement de ces deux outils, la mise en place d’une équipe dédiée de veille et d’animation, comprenant des techniciens informatiques maîtrisant les outils Internet, est nécessaire. Enfin, le Haut Conseil plaide pour une campagne nationale d’information concernant la question du droit à l’avortement.

Notes

(1) Rapport relatif à l’accès à l’IVG – Volet 1 : information sur l’avortement sur Internet – Disponible sur http://www.haut-conseil-egalite.gouv.fr.

(2) C’est l’objet d’un amendement au projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes déposé par la sénatrice (PS) de l’Oise, Laurence Rossignol, et adopté le 17 septembre par le Sénat. Ce texte prévoit ainsi de modifier l’article L. 2223-2 du code de la santé publique pour étendre le délit d’entrave à l’IVG – le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher une IVG (puni de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende) – au fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de s’informer sur l’IVG.

(3) Des actions ont également été entreprises par le ministère des Droits des femmes afin d’améliorer la visibilité des associations telles que le Planning familial via le programme « Google grants », un outil de publicité en ligne destinée aux organismes à but non lucratif.

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