Dans l’esprit de la loi du 26 octobre 2012, l’accès du jeune en emploi d’avenir à une qualification lui permettant une insertion professionnelle durable doit intervenir durant l’exécution du contrat de travail (1). Cependant, « les caractéristiques du public cible du dispositif (jeunes majoritairement avec peu ou pas de qualification et éloignés de l’emploi) créent le besoin de mettre en place, dans certains cas, un sas d’acquisition de compétences transversales en amont de l’entrée dans le dispositif », constate Pôle emploi dans une instruction. L’organisme y présente l’offre de services qu’il mobilise pour orienter les jeunes vers les emplois d’avenir, valoriser leurs compétences face à l’employeur et sécuriser la prise de poste. Et, ainsi, favoriser la « montée en charge » du dispositif.
Les conseillers de Pôle emploi doivent identifier les jeunes éligibles aux emplois d’avenir pour lesquels ils ont déterminé un axe de travail « adaptation au marché du travail », « élaboration du projet professionnel » ou « freins périphériques à l’emploi » (2), afin de leur proposer des actions pour les orienter et les accompagner vers les emplois d’avenir dès lors que cette orientation répond à leurs besoins. Dans ce cadre, pour mieux appréhender les secteurs porteurs d’emplois d’avenir, des ateliers peuvent être proposés aux candidats (« Kit sectoriel » par exemple). L’atelier « identifier ses atouts et compétences » peut également leur être suggéré pour identifier et valoriser leurs qualités, savoirs et compétences nécessaires pour occuper un emploi d’avenir. Pour ceux dont le projet professionnel est encore imprécis, c’est la prestation « confirmer son projet professionnel » qui peut être utilisée. Enfin, une « évaluation en milieu professionnel » peut permettre à un jeune de découvrir un secteur et ses métiers et de vérifier l’adéquation avec ses centres d’intérêts et ses aptitudes.
Parce que les jeunes éligibles aux emplois d’avenir sont, par définition, éloignés du marché de l’emploi et souvent peu, voire pas du tout préparés à un éventuel entretien d’embauche, l’atelier « préparation à l’entretien de recrutement » peut leur être proposé pour « mieux valoriser leurs qualités sociales, personnelles et professionnelles » et favoriser ainsi le recrutement, précise Pôle emploi. La méthode de recrutement par simulation, outil adapté à des recrutements en nombre, est également évoquée par l’organisme.
Préalablement à l’entrée du jeune en emploi d’avenir, dans une optique d’intégration dans l’entreprise, une « évaluation en milieu de travail préalable à l’embauche » peut être réalisée au sein de l’entreprise qui recrute, ainsi que des actions de formation. Parmi ces actions, figure la préparation opérationnelle à l’emploi (POE), dont la mobilisation doit s’apprécier au cas par cas (écart entre le niveau du jeune et les prérequis…). Elle n’est possible que pour les jeunes inscrits comme demandeurs d’emploi sous certaines conditions (3), rappelle l’instruction. Le contenu de la formation dispensée en POE vise principalement la remobilisation, la remise à niveau du jeune ou l’acquisition d’un « socle de compétences métier » au moment de son entrée dans le dispositif. La nature de la POE (individuelle ou collective) et sa durée peuvent être ajustées au regard du parcours de formation/qualification prévu pendant l’emploi d’avenir, indique encore Pôle emploi. La POE individuelle peut être mobilisée pour l’acquisition de prérequis techniques et métiers nécessaires en amont du recrutement (formations courtes permettant de sécuriser la prise de poste). Quant à la POE collective, elle peut concerner des programmes visant la découverte des secteurs, ainsi que le développement des compétences clés et sociales attachées à un contexte de travail sectoriel. « Elle trouvera toute sa place quand un fort risque de rupture du contrat est identifié en l’absence de formation préalable », indique l’instruction.
Par ailleurs, le renforcement des savoirs de base et des codes sociaux peut être travaillé en recourant au programme « compétences clés ».
Les aides à la reprise d’emploi de Pôle emploi (comme l’aide à la garde d’enfants pour les parents isolés) peuvent aider un jeune à « lever certains freins à la prise de poste, tels que la mobilité », souligne l’organisme qui rappelle qu’elles sont ouvertes aux jeunes non demandeurs d’emploi (4).
En outre, afin de permettre aux jeunes actifs de moins de 26 ans de faire face aux frais auxquels ils sont confrontés avant de percevoir leur premier salaire (mobilité, restauration, matériel ou tenue vestimentaire liés à l’emploi…), l’aide financière exceptionnelle versée par Pôle emploi, initialement prévue jusqu’au 31 décembre 2012, est prolongée jusqu’au 31 décembre 2013 (5), rappelle encore Pôle emploi.
(1) Pour une présentation détaillée du dispositif, voir ASH n° 2810 du 17-05-13, p. 45 et n° 2811 du 24-05-13, p. 37.
(2) Sur les axes de travail, voir ASH n° 2821 du 23-08-13, p. 38.
(3) Voir ASH n° 2774 du 14-09-12, p. 37.
(4) Voir ASH n° 2796 du 08-02-13, p. 35.
(5) Voir ASH n° 2818 du 12-07-13, p. 43.