Ces voisins qu’on ignore

Près de la rocade de Toulouse, 200 Roms venus de Roumanie vivent chemin de la Flambère, au fond d’une impasse d’une zone industrielle. Le terrain n’a pas de toilettes et un seul robinet permet de s’alimenter en eau. L’électricité a été installée depuis peu par Electriciens du monde. La quarantaine d’enfants du camp n’est scola­risée que depuis deux ans. Nicolas Moulard, photographe toulousain, les a rencontrés en 2008 par l’intermédiaire d’une amie infirmière. « J’y suis allé tous les dimanches pendant un an, puis j’ai dû partir pour le travail mais je pensais toujours à eux, raconte-t-il. Ils sont très attachants. » Son but : témoigner du quotidien difficile de ces personnes victimes de tant de clichés. Des bénévoles de Médecins du monde ont commencé à venir les voir à la même époque, pour améliorer leur accès aux soins et faire de la prévention. En découvrant les photos de Nicolas Moulard, ils ont eu l’idée de monter une exposition pour lutter contre les préjugés. « Nous voulons permettre aux gens d’aller à la ren­contre des Roms qui vivent dans leur ville mais qu’ils ne connaissent pas en montrant différentes scènes de leur vie quotidienne », explique Geneviève Molina, médecin et bénévole, responsable du centre de soin et de la mission Roms de Médecins du monde.

L’exposition s’inscrit dans le cadre du festival d’images ManifestO, dont Médecins du monde est partenaire depuis plusieurs années. Les 30 photos sont présentées dans deux conteneurs disposés dans les jardins du Grand-Rond et accompagnées d’un documentaire de vingt minutes réalisé par Nicolas Moulard, qui donne la parole aux Roms de la Flambère.