« Morts violentes » (20 %), « causes inconnues » (27 %), « tumeurs » (18 %), « maladies de l’appareil digestif » (7 %)… Les causes de décès des personnes sans domicile diffèrent de celles de la population générale. Afin de sensibiliser les pouvoirs publics et promouvoir des stratégies de prévention, le CépiDc (Centre d’épidémiologie sur les causes médicales décès)-Inserm propose la première étude nationale sur la mortalité des personnes sans domicile (1). Il s’est basé sur les données fournies par le collectif Les morts de la rue sur les décès survenus de janvier 2008 à décembre 2010. Durant cette période, 1 145 morts ont été recensées, soit environ 380 par an. La moyenne d’âge au moment du décès est de 49 ans, contre 77 ans au sein de la population générale. Seuls 37 % des sans-abri sont morts à l’hôpital (57 % pour la population générale) et 27 % sur la voie publique. L’étude met aussi en avant que, contrairement aux idées reçues, peu de SDF (4 %) meurent d’hypothermie. Les sans-abri décèdent d’ailleurs tout au long de l’année (30 % en hiver, 22 % au printemps, 20 % en été et 28 % en automne). En revanche, les décès associés à la consommation d’alcool sont estimés à 21 % pour les personnes sans domicile contre 12 % en population générale. Les auteurs de l’étude reconnaissent les limites de l’exercice en raison de la non-exhaustivité des sources, de la proportion importante de « causes indéterminées » et de l’impossibilité de calculer un taux de mortalité faute de connaître le nombre total de personnes sans domicile.
(1) Publiée par la Lettre de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale n° 3 – Septembre 2013 – Disp. sur