Certaines mesures du projet de réforme des retraites, qui doit être présenté en conseil des ministres le 18 septembre (1), font réagir les associations. D’abord, le report de l’indexation des pensions du 1er avril au 1er octobre va peser lourdement sur les petites retraites, estiment le Collectif Alerte (2) et le Comité pour le Droit au travail des handicapés et l’égalité des droits (CDTHED). Certes Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a promis que ce décalage ne concernerait pas les retraités qui touchent le minimum vieillesse (600 000 personnes). Insuffisant, juge le collectif, pour qui toutes les personnes qui ont des retraites inférieures au seuil de pauvreté (970 €), soit 1,6 million de personnes, doivent être exonérées de ce report.
Le texte est également ambigu sur les droits à la retraite des personnes handicapées ou de leurs aidants, estime le CDTHED. Dans une pétition à l’intention du gouvernement et du président de la République (3), il réclame toujours que les travailleurs handicapés puissent partir à la retraite de façon anticipée en fonction de leur nombre d’années d’activité professionnelle. Enfin, si la création d’un « compte personnel de prévention de la pénibilité » constitue « une avancée » pour l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) et l’Association des accidentés de la vie (FNATH), le dispositif reste insuffisant. Selon elles, les salariés qui ont été exposés 25 ans à un facteur de pénibilité ne pourront bénéficier que de deux années de retraite anticipée, ce qui, au regard des inégalités en matière d’espérance de vie, « ne fait pas le compte ».
(2) Qui fédère 37 fédérations et associations nationales de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sous l’égide de l’Uniopss.
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