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Les chercheurs passent au crible le CLSM grenoblois

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L’université de Lyon s’est penchée sur les activités et l’impact du conseil local de santé mentale (CLSM) de Grenoble. Une démarche inédite…

Une recherche-action a été conduite entre 2010 et 2012 au sein du conseil local de santé mentale (CLSM) de Grenoble par le groupe de recherche en psychologie sociale (GREPS) de l’université de Lyon (1). Objectif : évaluer le fonctionnement mais aussi l’impact de cette instance. A cette fin, une équipe de cinq chercheurs a participé à une quarantaine de réunions des groupes de travail du conseil, conduit une trentaine d’entretiens individuels, animé plusieurs groupes de discussion, analysé 5 000 archives et remis un questionnaire à une centaine de personnes. Un chantier important financé à hauteur de 41 000 € par la région Rhône-Alpes et de 4 000 € par la délégation interministérielle à la ville. « Il a d’abord fallu travailler auprès des membres du conseil sur l’acceptabilité de l’évaluation, raconte Nicolas Fieulaine, maître de conférences en psychologie sociale et pilote de l’évaluation. Mais nous avons co-construit ce projet avec la ville et l’hôpital et travaillé ensemble sur les critères d’évaluation. »

UNE INSTANCE UTILE

Premier constat : un attachement fort au conseil. « L’ensemble des professionnels assurent qu’ils ne pourraient plus s’en passer. » L’instance aurait prouvé son utilité en matière d’interconnaissance, de diffusion de l’information, de facilitation du contact et d’orientation des usagers. « Le décloisonnement entre secteur social, psychiatrie, ville et secteur associatif et la déconstruction des stéréotypes entre chaque institution constituent un acquis du conseil », estime Nicolas Fieulaine. Reste à savoir ce que le CLSM doit faire de cette interconnaissance. « Là-dessus, les objectifs ne sont pas hiérarchisés », commente le chercheur.

La recherche-action relève l’hésitation des acteurs grenoblois entre deux orientations : faire du CLSM un lieu efficace de mise en œuvre de dispositifs concrets ou bien un lieu horizontal pour partager son expérience et établir des constats partagés. « Ces deux objectifs peuvent être tenus s’ils sont bien clarifiés et articulés entre eux, note Nicolas Fieulaine. Mais si le flou se maintenait, le risque serait de faire de cette instance un lieu catharsis, de dépôt d’insatisfactions de la part des professionnels et des associations. » Comme le souligne le psychiatre Pierre Murry, vice-président du CLSM, « on ne peut pas se contenter d’être un espace de débats et de rencontres. Les échanges doivent être professionnels et structurés. »

La représentation des malades psychiques constitue un autre enjeu. « Si c’est un lieu d’interpellation pour les usagers, il représente une prise de risque pour la ville comme pour la psychiatrie. Mais si c’est un lieu plus rationalisé où il faut produire des choses dans un délai court, il faudra des usagers experts, explique le chercheur. Nous suggérons plutôt de s’orienter vers un CLSM jouant le jeu de l’horizontalité », quitte à prendre le risque de l’interpellation des usagers. D’ailleurs, en 2011, au cours de l’évaluation, les représentants des associations ont pu être intégrés au comité de pilotage du conseil. « Reste que la question des usagers n’est pas tranchée. Qui doit les représenter : un groupe d’entraide mutuelle, l’Unafam ? »

Quoi qu’il en soit, les préconisations des chercheurs sont en cours de mise en œuvre. « On va travailler sur un document cadre sur la structuration du CLSM et à l’élargissement à de nouveaux partenaires », explique Isabelle Gamot, chef du service de promotion de la santé à la mairie de Grenoble. Cette évaluation devrait également servir de base de travail à d’autres CLSM souhaitant s’engager dans cette démarche.

Notes

(1) Résultats disponibles sur http://recherche.univ-lyon2.fr/greps/ spip.php?article281&var_recherche=grenoble.

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