L’ANC-CLIC et l’AD-PA partagent depuis longtemps des préoccupations communes concernant l’amélioration des réponses apportées aux personnes âgées quel que soit leur lieu de vie. Travailler ensemble va nous permettre d’unir ces réflexions et de mener des actions afin de décloisonner le sanitaire, le social et le médico-social, comme le colloque du 7 novembre prochain à Paris sur le thème « Coordination-intégration : CLIC/réseaux/MAIA ». Nous avons désormais un siège consultatif au conseil d’administration de l’AD-PA et réciproquement. Cette association, qui siège au conseil de la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), pourra y relayer notre voix.
Ces instances ont été créées par la loi du 20 juillet 2001 relative à la prise en charge de la perte d’autonomie des personnes âgées et à l’allocation personnalisée d’autonomie (2). On compte actuellement 592 CLIC labellisés et 246 coordinations gérontologiques portant des appellations variées. Au cours des dernières années, les CLIC ont renforcé leurs missions sur le territoire et leur légitimité là où ils sont bien implantés. Mais leur développement n’a pas été conforme aux prévisions – la loi visait 1 000 CLIC à l’horizon 2005. Ces centres doivent poursuivre leur déploiement sur l’ensemble du territoire et non disparaître comme c’est le cas dans plusieurs départements. Une dizaine d’entre eux ont fermé ou sont internalisés – dans les Alpes-Maritimes, la Sarthe… – et d’autres départements – la Mayenne et l’Yonne – semblent s’orienter dans cette direction ! Ce qu’offrent les CLIC, c’est une réponse de proximité : un guichet unique d’information, d’évaluation, de coordination, de suivi de la personne âgée. Je n’ose imaginer la situation dans laquelle se trouvent les usagers ou les professionnels établis dans des départements qui en sont dépourvus. Opter pour une internalisation des services des CLIC relève d’une vision administrative et centralisatrice. Un bon schéma gérontologique doit permettre à des CLIC associatifs ou pilotés par des CCAS de garder leur proximité, leur souplesse, une certaine autonomie et une capacité d’innovation. En nous unissant avec l’AD-PA, nous devenons « plus forts » et nous avons plus de poids pour convaincre les décideurs.
Lancées en 2008, elles sont déjà au nombre de 148. Dans un premier temps, nous avons craint qu’elles nous remplacent à terme. Or nous avons des missions complémentaires et des méthodologies différentes. A présent, nous sommes convaincus qu’un CLIC sans MAIA est incomplet et qu’une MAIA sans CLIC aura des difficultés à fonctionner. Nous voyons ces dispositifs comme des moyens d’actions supplémentaires, qui apportent une démarche nouvelle d’intégration des services et un suivi intensif pour les personnes dont la situation est très complexe. Il faut donc travailler ensemble. Nous réfléchissons d’ailleurs à l’ouverture de l’ANC-CLIC aux pilotes de MAIA.
Nous étions inquiets quant à l’avenir des CLIC dans le cadre du futur projet de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement. Mais les conseillers de Michèle Delaunay nous ont rassurés. D’ailleurs, les rapports « Aquino » et « Broussy » sur l’autonomie (3) insistent sur le fait que les conseils généraux devront s’appuyer sur les CLIC dans le cadre de la coordination gérontologique. La ministre nous a proposé de participer à la rédaction d’un nouveau cahier des charges des CLIC – le dernier date de 2004. De notre côté, nous demandons qu’un effort de communication soit fait pour mieux faire connaître ces structures.
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