Lors de sa visite sur le campus de l’Institut de recherche et de développement Paris-Nord à Bondy (Seine-Saint-Denis) le 20 août, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé qu’un dispositif de caution locative étudiante allait être expérimenté dès la rentrée universitaire 2013. Il s’agit d’une « priorité pour améliorer la réussite des étudiants et la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur », a-t-elle souligné dans un communiqué du même jour. Ce dispositif suscite toutefois quelques réserves du côté des syndicats d’étudiants (1).
Inspiré d’une démarche initiée en Aquitaine et en Midi-Pyrénées, le dispositif de caution locative étudiante est repris par le gouvernement qui compte l’expérimenter auprès de 2 000 étudiants et le généraliser en 2014 avec un objectif de 14 000 à 20 000 étudiants à terme, a indiqué Geneviève Fioraso. L’objectif, pour elle : « proposer rapidement une caution solvable aux étudiants qui, en raison de leur situation familiale ou personnelle, ne peuvent en fournir lors de leur recherche » de logement. En pratique, a souligné la ministre, la caution locative étudiante sera en priorité accordée aux étudiants issus de familles monoparentales, aux étudiants isolés et aux étudiants étrangers (2). En contrepartie de cette aide, ces derniers devront verser chaque mois une somme égale à 1,5 % du loyer « pour faire face aux aléas » et les responsabiliser, a précisé Geneviève Fioraso à l’AFP.
La ministre a par ailleurs confirmé l’engagement du président de la République de créer 40 000 logements étudiants supplémentaires en cinq ans (+ 25 % du parc géré par les CROUS). Selon elle, « 30 000 de ces logements sont [déjà] identifiés, dont 13 000 en Ile-de-France ». Les 10 000 logements restant – dont la moitié en Ile-de-France – le seront par le ministère du Logement. Geneviève Fioraso a ainsi assuré que, dès la rentrée, 8 500 nouveaux logements seraient livrés, correspondant à 4 600 réhabilitations et à 3 900 constructions nouvelles.
(1) S’exprimant auprès de l’AFP, la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) voit là une « véritable avancée » mais s’inquiète du court délai offert aux CROUS pour la mise en œuvre du dispositif. De son côté, l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) estime qu’il s’agit d’un « système trop ciblé », qui aurait un « effet stigmatisant ».
(2) Le ministère de l’Enseignement supérieur et la Caisse des dépôts se porteront ainsi caution à hauteur de 300 000 €. Le Crédit coopératif, opérateur du dispositif, sera, lui, garant à hauteur de quatre millions d’euros.