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En Bretagne, un événement majeur se prépare autour des Roms. Depuis trente-six ans, Gouel ar Filmoù, le festival de cinéma de Douarnenez, s’interroge sur les revendications linguistiques, culturelles et politiques des minorités d’ailleurs, en écho au contexte de lutte pour la survie de la culture et de la langue bretonnes, tout en se penchant sur des thématiques plus transversales : l’immigration, la mondialisation, les colonisations, les sourds… Déjà, en 1983, la sixième édition de Gouel ar Filmoù invitait les « peuples tsiganes » – « il s’agissait de leur donner la parole, d’accueillir leurs différences et de découvrir leur culture », expliquent les organisateurs. Cette fois-ci, sa très riche programmation propose un ensemble d’histoires, de parcours, de récits, de situations, de songes et d’utopies de Roms et de Tsiganes, « tout en gardant en tête que dans ce groupe, il existe une mosaïque de personnes : les riches et les pauvres, les ruraux et les urbains, les traditionalistes et les modernes, les exploiteurs et les exploités. » Il y a d’abord les films : documentaires, fictions, longs et courts métrages, 50 œuvres datant de 1964 à nos jours, issues de Hongrie, de Roumanie, de Slovaquie, de Russie, de Serbie, de Pologne, du Kosovo, de Bulgarie, d’Autriche, d’Italie, d’Espagne, de Grande-Bretagne et de France. Ils montrent la multiplicité des Roms et traitent des aspects historiques, culturels, linguistiques, économiques, migratoires de leur histoires. On retiendra Leur jeunesse, de David Roux, court métrage sur l’évacuation d’un campement vu par les yeux de deux ados ; Un coin de paradis, de Nicolas Hans-Martin, dans lequel un vieux couple de paysans tsiganes en Roumanie attend le retour des enfants partis chercher une vie meilleure à l’étranger, ou Just The Wind, de Bence Flieghauf (Grand Prix du festival de Berlin), qui raconte une journée dans la vie d’une famille rom vivant dans la peur depuis que des membres de leur communauté ont été assassinés en Hongrie.

Le jeune cinéma roumain est, par ailleurs, mis en valeur dans une section parallèle, avec notamment la projection de 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu (Palme d’or à Cannes en 2007), qui sera présent.

Mais le festival, c’est aussi une grande exposition de photographies (images de Gitans installés en Bretagne, reportage sur les pèlerinages manouches, témoignages de la vie des Roms en Hongrie et en Roumanie) dans trois espaces répartis dans la ville, la présentation d’œuvres plastiques, dont les toiles du Gitan Gabi Jimenez (1), des installations, des concerts, des diffusions de dramaturgies sonores, des rencontres avec des auteurs rom dans une « librairie dédiée aux minorités » et des débats réunissant cinéastes, historiens, militants associatifs, travailleurs sociaux et Roms (« Le carnet anthropométrique », « Les femmes romni d’Europe », « De l’esclavage et du génocide aux internements »…). Gouel ar Filmoù ouvre aussi ses portes au jeune public, avec des stages d’initiation à la langue et à la cuisine romani, la lecture de contes ou la découverte d’instruments tsiganes.

Gouel ar Filmoù. Festival de cinéma de Douarnenez

Du 23 au 31 août – www.festival- douarnenez.com

Notes

(1) Voir ASH n° 2798 du 22-02-13 p. 30.

Culture

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